Me voici donc seul sur la terre, n’ayant plus de
frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même. La plus sociable et le plus
aimant des humains en a été proscrit par un accord unanime. Ils ont cherché
dans les raffinements de leur haine quel tourment pouvait être le plus cruel à
mon âme sensible, et ils ont brisé violemment tous les liens qui m’attachaient
à eux. J’aurais aimé les hommes en dépit d’eux-mêmes. Ils n’ont pu qu’en
cessant de l’être se dérober à mon affection. Les voilà donc étrangers,
inconnus, nuls enfin pour moi puisqu’ils l’ont voulu. Mais moi, détaché d’eux
et de tout, que suis-je moi-même ? voilà ce qui me reste à chercher
malheureusement cette recherche doit être précédée d’un coup d’œil sur ma
position. C’est une idée par laquelle il faut nécessairement que je passe pour
arriver d’eux à moi.
Un passage du livre : Les rêveries du promeneur solitaire de Rousseau.
Par: Adam Mira
J’ai choisi d’analyser le premier paragraphe situé
dans la première promenade d’ouvrage posthume de Jean Jacques Rousseau, un
homme du siècle des Lumières, parce
qu’il montre, selon moi, la situation psychologique, morale et sa posture précaire
afin de délivrer sa dernière confession deux ans avant son décédé.
L’ouvrage
« Les rêveries du promeneur solitaire »
de J.J Rousseau, contient dix promenades, il a été écrit entre 1776 et 1778 et
dans différentes places françaises comme Paris et Ermonville. Le livre ne voit pas la lumière en complet
qu’en 1789 à Genève en Suisse, onze ans après la mort de l’auteur. Ce produit
reste énigmatique, car l’auteur est mort avant de l’achever !
Depuis le titre, nous pouvons
comprendre que l’auteur veut passer un message personnel, soit comme une
personne mélancolique et accablée par les complots vécus contre lui aux
dernières années, soit comme un homme brisé qui veut montrer sa tristesse par
une solitude physique qui a influencé sa morale et son état psychologique ou
soit comme un personnage serein, un homme qui a enfin retrouvé la paix et qui
est en train de se préparer afin de partir et de quitter ce monde en toute
sérénité après avoir échoué de se réconcilier avec ses frères ennemis. Il a
finalement lâché choir et il a accepté son destin comme une intervention
céleste.
Dans l’état psychologique de Rousseau,
il est une personne émotive, non active, c'est-à-dire un être sensible qui ses
émotions se traduisent en série de réflexion, pas par des actes. Le titre
résume aussi la vie de J.J Rousseau, un homme qui aime se promener seul dans la
nature qui lui donne l’inspiration pour écrire, depuis sa fuite de Genève à
l’âge de 16 ans, il préfère de marcher seul à la place de chevaucher, même le
déterminent indéfini contracté du est pour insister sur le caractère
unique du promeneur solitaire qui est l’auteur par excellent. Néanmoins, la question posée : le
promeneur a-t-il choisi d’être solitaire par sagesse ou par orgueil ? En plus, nous devons distinguer entre rêve qui
est un phénomène psychique se produisant pendant le sommeil, et la rêverie qui est
la construction de l’imagination à l’état de veille et la pensée qui cherche à
échapper aux contraintes du réel, celle-ci qui reflète la situation de l’auteur.
L’auteur ouvre son ouvrage avec Me voici donc et donc ici exprime
l’aboutissement de longue angoisse et il se répète dans la deuxième promenade. Rousseau
utilise dans ce monologue en prose le présent énoncé à la première personne, il
veut formuler sa parole dès le début en forme clair et directe. Les phrases
dans ce passage sont courtes, complètes et distinctes, il n’y a pas de points
de suspensions, mais au contraire une série de phrase enchaînée.
Il y a de la subordonnée, des phrases
complètes qui contiennent le prédicat, les déterminants et le complément.
La ponctuation de ce passage
constituée de phrase courte qui montre la volonté de l’auteur de parler
directement et de passer son message sans mettre le soupçon à propos de ces
dits. Il écrit aussi des phrases actives au passé composé pour évoquer certains
souvenirs comme ceux qui concernent ces adversaires : ils ont brisé
violemment tous les liens qui m’attachaient à eux, pour finalement
annoncer qu’il est détaché d’eux afin de vivre en paix : Mais moi, détaché d’eux et de tout.
Cet adverbe Tout qui explique que l’auteur a pris sa décision de tourner
la page définitivement et sûrement sur ses querelles avec ses ennemis, avec ces
connaissances et avec la société aussi afin de se concentrer sur lui-même et
sur ses idées et pensées. Ce passage ne contient ni parataxe, ni ellipse et ni
verbe de locution, ce genre d’écriture est la forme, en général, utilisée dans
cet ouvrage.
L’auteur se plaigne d’être seul, malgré
la présence à côté de lui sa compagne de longue date Thérèse Levasseur qui est
une illettrée et servante d’auberge. Son isolement commençait depuis quinze ans
à cause de multiples facteurs : pauvreté, moral, conflits et complots. Et
il numérote avec des phrases juxtaposées qu’il est seul sans aucun soutien de
la part de personne et d’abandonner par la société : n’ayant plus de
frère, de prochain, d’ami, de société que moi-même. Cette phrase exprime l’amertume de l’auteur et la tristesse profonde qui
vivait depuis plus d’une décennie, cependant Rousseau est une personne
tragique à cause de son orgueil qui complique les choses, car il essaie de
trouver des justifications à ses actes, comme son abandon à ses cinq enfants, tout
est justifiable à ce qui concerne. L’auteur est orgueil malgré sa pauvreté, il
possède une plume tranchante et un esprit rebelle, mais il fuit lorsque la
police qu’elle le recherche à cause de ces publications, un personnage paradoxe
qui complique sa vie, toutefois, après avoir analysé sa posture, cette recherche doit être précédée d’un
coup d’œil sur ma position,
il a finalement décidé de laisser choir et d’arrêter de faire des ennemis, il faut nécessairement que je passe pour
arriver d’eux à moi.
Rousseau mort subitement à Ermonville avant d’achever la dixième promenade, ce chef-d’œuvre reste pour certains comme
un appendice aux Confessions, il a bien réussi de transformer ses
rêveries par des idées lumineuses qui restent jusqu'à nos jours. A.M
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