samedi 25 janvier 2020

Propagande entre exagération et réalité!



Dans la société en général et au sein du monde médiatique, on a parfois tendance à exagérer l’impact de la propagande relayé par les médias, à laquelle certains prêtent des effets puissants, voire directs, sur les opinions, les attitudes et les comportements des individus. D’où vient cette notion d’effets directs (et les concepts/théories s’y rattachant) et pourquoi celle-ci a-t-elle été largement rejetée par la communauté scientifique?
Par: Adam Mira
Exagérée, manipulée, influencée, ce sont les adjectifs décrivant la propagande qui selon l’école classique de Harold Dwight Lasswell, Edward Bernays et d’autres a un effet direct sur l’attitude des individus, d’autres comme Éric Maigret, Philippe Boulanger, Denis McQuail et bien d’autre pensent au contraire, voire elle a un effet limité.  
La propagande possède une histoire montant à la fin du XIXème siècle, un terme utilisé par les États du régime distincts pendant les différents genres de guerres afin de faire profits. Ce concept évolue et prend l’ampleur avec le temps, engendre aussi des notions telles que les effets directs méritant à étudier. 

D’où vient cette notion d’effets directs (et les concepts/théories s’y rattachant)?

La théorie du behaviorisme a dominé le champ de science sociale jusqu’à la fin des années 1950, voire 1960. Harold Dwight Lasswell (1902-1978), un éminent de l’école classique, donne à la propagande une influence forte sur l’attitude de masse qui oriente la société selon la volonté de celui qui la fabrique.  
« La propagande est la gestion des attitudes collectives par la manipulation de symboles significatifs. Le mot attitude signifie une tendance à agir selon certains modèles d'évaluation. L'existence d'une attitude n'est pas une donnée directe de l'expérience, mais une inférence à partir de signes qui ont une signification conventionnelle.[i]»  (Lasswell 1927, 627) (Traduction de l’étudiant) 

Dans la même voix, Edward Bernays (1891-1995) insiste sur la propagande en tant qu’outil crée par l’homme afin de manipuler le collectif, son expérience en tant que membre de la commission Creel, crée en 1917 par le président américain Thomas Wilson, afin d’amener le peuple américain à donner son consentement au gouvernement de participer à la Première Guerre mondiale[ii],  cette participation lui donne la notoriété de devenir une référence pour la propagande. Il invente le concept la fabrication de l’opinion publique et croit que la société est divisée en deux : une masse a une pensée limitée dénommée : le peuple dérouté, et les élites, une petite partie de population qui guide la société. Cette élite qui combine soi-disant le gouvernement invisible[iii]!     
Selon Bernays et Lasswell, qui font partie de la théorie du behaviorisme, la propagande possède un effet direct sur la population et domine son attitude au profit de celui qui la fabrique. 
Les deux penseurs ont vécu une période atroce de l’histoire contemporaine de l’humanité dont la 1ère et la 2ème Guerre mondiale, en effet, leur pensée est liée avec le contexte vécu, car d’autres chercheurs pensent au contraire, comme cette étude allant montrer dans les pages suivantes.

Effets directs : concepts et théories

Denis McQuail croit que le concept des effets directs de médias passe par quatre phases : la première des médias tout-puissants commence au début du XXème siècle à 1930, cette phase soutient l’idée de l’école classique. La deuxième où la théorie des médias puissants mise à l'épreuve par des scientifiques et chercheurs déduisant qu’il y a d’autres facteurs sociaux et psychologiques qui influence l’opinion publique sans négliger les facteurs commerciaux et politiques. La troisième des médias puissants redécouverts au début des années 1980 et finalement l’influence des médias qui débouche sur une discussion afin d’accepter ou réfuter cette influence[iv]. Cependant, McQuail conclut que le pouvoir des médias et son influence varie selon le temps et selon les cinq types de communication employés pour un but précis[v]
Dans la même voix, Éric Maigret parle du piège des théories des effets directs de médias. Pour lui, la radio a une période d’influence, cependant, il explique que la monté de Hitler en Allemagne au pouvoir n’a pas un lien avec la radio, qui était à cette époque-là entre les mains de ses adversaires, c’est-à-dire, il n’y a pas un lien causal entre la radio et l’avènement de Hitler au pouvoir. Il rejet aussi la pensée de Laswell qui dit que les médias procéderaient par injections dans les esprits pour produire certains types de comportements[vi].  En effet, selon Maigret, certains chercheurs essaient de faire lien entre la violence et les médias. Il explique par des exemples concrets aux États-Unis et au Japon que la relation entre les médias et la violence est totalement limité. Et les médias ne sont pas les responsables de l’attitude violente de masse. 
« Le paradigme des effets forts est un paradigme faible parce qu’il apporte une information très limitée sur la réalité de l’interaction sociale. » (Maigret 2008, 54)

Pourquoi celle-ci a-t-elle été largement rejetée par la communauté scientifique?

À l’instar de ce qu’est écrit ci-dessus, les scientifiques ont réfuté le concept des effets directs de médias sur l’attitude de masse, ils expliquent avec des preuves et de recherches empiriques la limite des médias sur le comportement de société.
Selon une étude faite par Scott Straus sur la corrélation entre la radio et la violence durant le génocide au Rwanda en 1994[vii], il conclut que l’influence de Radiotélévision Libre des Mille Collines (RTLM), qui diffuse un discours de haine avec des vocabulaires choisis soigneusement pour assassiner la minorité Tutsi, était limitée. D’ailleurs dans l’abstrait de cette étude Straus écrit : 
« L’article réfute l'idée reçue selon laquelle les émissions de la célèbre radio RTLM étaient un facteur déterminant du génocide. L'article trouve plutôt des preuves d'effets médiatiques conditionnels, qui ne prennent de l'importance que lorsqu'ils sont situés dans un contexte plus large de violence. » (Straus 2007,609) (Traduction de l’étudiant)

     Straus aborde le terme effet conditionnel mentionné par Denis McQuail qui fait partie du type de propagande médiatique influençant le collectif sur certaines conditions et contextes particulières qui reste toujours limité. 
En effet, Rwanda un pays à faible tirage de journaux et peu de postes de télévision, la radio était le moyen de communication principal du gouvernement pour diffuser des messages à la population. RTLM a dirigé les efforts de propagande en diffusant des messages incendiaires en utilisant des vocabulaires bien choisis appelant à l'extermination de la minorité Tutsi. L’étude de Straus preuve que l’effet direct a augmenté parmi les milices entre 12-13% et par les individus à 10%. Il mentionne aussi que l’influence de RTLM dans les villages étaient plus considérables qu’ailleurs où les ondes ne couvèrent pas tout le pays, ce qui correspond à l'hypothèse des interactions sociales déterminant la diffusion spatiale de la violence[viii]. La théorie de la communication persuasive abordée par de Garth S. Jowette et Victoria O’Donnell dans leur essaie Propaganda & Persuasion[ix] est aussi possède un effet direct limité sur la croyance et le comportement de masse, encore le modèle de conviction dans la RTLM qui diffuse des slogans légitimant les actes violents contre la minorité Tutsie comme : « Tuer, ou être tué. » encourage les Hutus de massacrer les Tutsis et condamnent et massacrent aussi les Hutus qui soutiennent les Tutsis. Cependant, malgré le fait que les Hutus reçoivent des messages de haine diffusés par la RTLM soutenu par le gouvernement et les milices, leurs motifs pour massacrer les Tutsis sont de piller les avoirs de ces derniers et défendent leur ethnie[x].
En fin de compte, Straus conclut que les effets directs des médias restent limités, il a touché une partie infime de Hutu entre 10 à 12 %, malgré le fait que les effets directs durant le génocide rwandais soient médiocres dans le pays. 
Par contre, Philippe Boulanger parle de l’influence décisive des médias dans le conflit interne sur la scène internationale, ces médias qui poussent les grandes puissances d’intervenir comme elles ont fait en ex-Yougoslavie[xi]. Cependant, le massacre du Rwanda échappe à l’étude Boulanger dont Straus parle dans son étude que ce génocide était négligé par les médias internationaux.
Il est primordial d’évoquer les valeurs occidentales envers les médias, en tant qu’un pilier incontournable de la démocratie, ces convictions bloquent leur intervention d’arrêter la diffusion de RTLM[xii], car la fermeture de la radio est liée avec la liberté d’expression.   

Conclusion

Le pouvoir de médias reste toujours un sujet du débat, les effets directs et son influence sur la masse reste aussi une discussion sans fin, notamment avec l’émergence de médias numériques et des plateformes qui augmentent la fourchette de la liberté d’expression. Certes, Philippe Boulanger explique que les guerres étatiques sont bien diminuées durant les deux décennies du XXIème siècle contre les guerres internes entre les ethnies et les communautés, cela dit les médias vont avoir un rôle primordial à l’avenir dans ce genre d’animosité et rivalité.  
En effet, quoi que les illettrés soient beaucoup moins par rapport au XXème siècle, les propagandistes trouvent toujours des outils afin d’influencer la masse pour tirer de profits, les médias et ses effets resteront pour le temps un sujet de grand débat. 

Références

[ii] Chomsky, Noam &Edward S, Herman. 2008.La fabrication du consentement : de la propagande médiatique 
                en démocratie. Marseille : édit. Agone.
[iii]  Bernays, Edward. Propaganda Comment manipuler l’opinion en démocratie. 2008. Montréal : édit. Lux 
                Éditeur. 
[iv] McQuail, Denis. 2005. McQuail’s Mass Communication TheoryLondon: SAGE Publications, 455-
            64 (chapitre 17, en particulier « The Natural History of Media Effect Research and Theory: Four 
             Phases »).
[v] Ibid.
[vi] Maigret, Éric. 2008. Sociologie de la communication et des médias. Paris : Armand Colin, 45-55 
            (Chapitre 3, « Le piège des théories des effets directs »).
[vii] Straus, Scott. 2007. « What Is the Relationship between Hate Radio and Violence? Rethinking Rwanda’s 
            “Radio Machete” ». Politics and Society 35 (4): 609-37. 
[viii] Ibid.
[ix] Jowette, Garth S.& Victoria, O’Donenell. 2012. Propaganda & Pression. California: Sage.
[x] Ibid.
[xi] Boulanger, Philippe. 2014. Géopolitique des médias : Acteurs, rivalités et conflits. Paris: Armand Colin, 
             225-62 (chapitre 8, « Médias et conflits armés »).
[xii]  Ibid.



















































lundi 20 janvier 2020

Mercenaires syriens en Libye fuient vers l'Italie et l'Algérie

                                                         Des soldats syriens en Libye

Le journal arabe électronique Élaph a publié un article basé sur des sources crédibles, selon lesquelles  les mercenaires syriens envoyés par le président turc Recep Tayyip Erdoğan en Libye, ils ont fuit le champ de bataille dès on arrivée et ont jeté leurs armes et sont partis en Algérie ou en Italie.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme a révélé qu'un certain nombre de combattants syriens transférés par la Turquie en Libye ont fui vers l'Italie et l'Algérie, qui seront la porte d'entrée vers l'Europe.
L'observatoire a déclaré dans un rapport parvenu à "Elaph" indiquant qu'une partie des combattants appartenant aux factions pro-turques qui s'étaient rendus en Libye dans le cadre du processus de transport des "mercenaires" là-bas par Ankara avait commencé le voyage hors des terres libyennes vers l'Italie et l'Algérie.
Il a souligné que pas moins de 17 Syriens étaient déjà arrivés en Italie, selon leurs familles et leurs proches. Ceux qui sont partis délibérément ont pris cette voie comme un pont pour traverser l'Europe. Une fois arrivés, ils ont abandonné leurs armes et se sont dirigés vers l'Italie, tout comme certains d'entre eux sont allés en Algérie. C'est la porte de sortie vers l'Union européenne.
2400 "mercenaires" syriens arrivent à Tripoli
L'observatoire a confirmé le processus d'enregistrement des noms de ceux qui souhaitaient se rendre à Tripoli parallèlement à l'arrivée de nouveaux lots de "mercenaires" là-bas, car le nombre de recrues qui y sont arrivées jusqu'à présent s'élève à environ 2400 "mercenaires", tandis que le nombre de recrues qui sont arrivées dans les camps turcs pour recevoir une formation a atteint environ 1700 recrues. , Amidst a poursuivi d'importantes opérations de recrutement, que ce soit dans Afrin ou dans les zones du "Bouclier de l'Euphrate" et dans la région du nord-est de la Syrie.
Il a expliqué que les "volontaires" provenaient des factions de "Brigade Al-Mu'tasim, Brigade Sultan Murad, Brigade Northern Falcons, Al-Hamzat, Légion du Levant, Suleiman Shah et Samarkand Brigade", qui sont des factions armées opérant sur le sol syrien avec le soutien de la Turquie.
L'observatoire a déclaré que les informations obtenues indiquent que la Turquie souhaite envoyer environ 6000 volontaires syriens en Libye, où les autorités turques modifieront les tentations qu'elles ont fournies lorsque le nombre de volontaires atteindra ce nombre, car cela réduira les allocations financières et fixera des conditions spécifiques pour le processus de volontariat des volontaires à ce moment-là.
Les corps des "volontaires" syriens retournent dans leur pays
L'Observatoire syrien a révélé que l'arrivée de nouveaux corps appartenant aux mercenaires syriens tués à Tripoli en Syrie, où le nombre de personnes tuées à la suite des opérations militaires en Libye est passé à 24 combattants de la << Brigade Al-Mu'tasim, de la Brigade Sultan Murad, de la Brigade des Faucons du Nord et d'Al-Hamzat >>.
Et l'observatoire a cité l'un des combattants déplacés à Idlib, et ceux qui souhaitaient se rendre en Libye comme disant: "Je veux me rendre en Libye dans l'intérêt des tentations offertes par la Turquie. Mieux que de combattre à l'est de l'Euphrate. "
Et l'observatoire a indiqué que les paroles de ce combattant s'appliquent à la plupart de ceux qui se sont portés volontaires ou voulaient faire du bénévolat, et ils sont principalement déplacés du centre de la Syrie et de la campagne de Damas vers Afrin et Idlib en plus des gens de la campagne d'Alep ... soulignant que la réalité vivante et sa détérioration est le principal facteur d'acceptation de ces "volontaires" pour aller En Libye à la lumière des tentations turques, en particulier du matérialisme.
L'observatoire a ajouté que des informations avaient été reçues sur les personnes qui étaient récemment apparues sur une bande vidéo alors qu'elles se rendaient sur le territoire libyen à bord d'avions spéciaux turcs après leur arrivée de Syrie, que la majorité d'entre elles avaient été déplacées d'Afrin et d'Idlib du centre de la Syrie.
Accusations de la Turquie
La Turquie est accusée d'avoir envoyé des centaines de fidèles combattants syriens en Libye pour soutenir le gouvernement de Faiz al-Sarraj et fait face à une attaque du maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle les trois quarts du territoire libyen.
L'Observatoire syrien des droits de l'homme a révélé hier la mystérieuse figure, confiée par le président turc Recep Tayyip Erdogan, au processus de transport de milliers de mercenaires de Syrie en Libye.
L'Observatoire a déclaré dans un rapport que "le Mahdi Harati" est la personne sur laquelle le président turc s'appuie pour recruter et transporter des mercenaires de Syrie en Libye.
Il a ajouté qu'Al-Harti est étroitement lié aux milices du gouvernement non accrédité Al-Wefaq à Tripoli, ainsi qu'à ses liens étroits avec les factions syriennes extrémistes avec lesquelles il a combattu en Syrie et avec le terroriste libyen Abdel-Hakim Belhadj, qui se trouve en Turquie et transporte des combattants via sa compagnie aérienne.
Le rapport a révélé que le "Harati", qui possède la nationalité irlandaise, est d'origine libyenne et est maintenant le commandant de la "Brigade de Tripoli" en Libye et a une longue histoire de terrorisme et d'extrémisme, où il a auparavant combattu au Kosovo et en Iraq.
Il est à noter que Ghassan Salama, l'envoyé des Nations unies en Libye, avait confirmé samedi dans une interview à Reuters le transfert de mercenaires syriens en Libye, affirmant "je peux confirmer l'arrivée de combattants syriens", estimant le nombre d'entre eux à mille et deux mille.
Il convient de noter que le recrutement de mercenaires est un crime conformément à la Convention internationale contre le recrutement, l'utilisation, le financement et la formation de mercenaires publiée par les Nations Unies il y a près de 30 ans.

mardi 7 janvier 2020

Toute la vérité sur la mort de Ben Laden!

 

Q2 : La publication récente du reportage de Seymour Hersh, à propos du raid américain pour capturer Oussama ben Laden, a suscité de nombreuses critiques qui ont été relayées par des médias américains. Quelles ont été ces critiques et comment Seymour Hersh a-t-il répondu à ses détracteurs?

Par: Adam Mira
R2- Le 1er mai 2011, le président américain Barak Obama prononce un court discours durant lequel, il annonce la mort de l’homme le plus recherché au monde : Oussama ben Laden, le leader d’Al-Qaïda et le responsable de l’attentat du 11 septembre 2001.  Quelques minutes après le discours, des américains se sont réunis devant la Maison Blanche en scandant des slogans patriotiques : U.S.A./U.S.A. Cette foule en liesse exprimait sa joie face à l’exécution du terroriste qui a été derrière la mort de milliers de civils.
En 2015, Seymour Hersh, un journaliste d’investigation de renommé, publie un article de 10 mille mots dans The London Review of Books. Le billet raconte un récit en totale contradiction avec le discours du président Obama !                                             
En effet, le lendemain de la publication de l’article de Hersh, une pluie d’articles sont écrits par des chercheurs et journalistes prestigieux tels que : Max Fisher de Vox[i], Peter Bergen, analyste de la sécurité nationale de la chaine CNN[ii] et Jack Fasher[iii]. Ces derniers publient leurs billets dans différents médias américains renommés, répondant à l’article de Hersh et essayant de le décrédibiliser ainsi que ses sources pour que le récit de la Maison Blanche soit la seule référence pour la population américaine. D’autres journalistes crédibles et respectueux tels que : Trevor Timm de Colombia journalism review[iv] et Carlotta Gall du New York Times[v], défendent Hersh et fustigent les journalistes qui ont critiqué son récit. 

-       Quelles ont été ces critiques?  

Les journalistes marquent sept points à critiquer dans le récit de Hersh :
1-    Le raid de l'US Navy SEAL sur l'enceinte d'Abbottābād, le quartier général où se cache Ben Laden, en 2011, il n’y a pas eu d’affrontements. 
2-    Ben Laden depuis 2006 est capturé par ISI, le service secret pakistanais, et vit à Abbottābād sous la surveillance des Pakistanais.
3-    Un officier pakistanais d’ISI a accompagné les SEAL lors du raid, et les seuls coups de feu tirés cette nuit-là sont ceux que les SEAL ont lancé pour tuer Ben Laden.
4-    L'Arabie saoudite finance l'entretien de Ben Laden dans son enceinte d'Abbottābād.
5-    Un médecin de l'armée pakistanaise a obtenu l'ADN de Ben Laden qui prouvait qu'il était à Abbottābād, et l’a fournie aux États-Unis. 
6-    Les deux plus hauts responsables militaires du Pakistan n'ont jamais été informés en prévision du raid américain sur l'enceinte où se réfugiait Ben Laden.
7-    La source anonyme de Hersh, un haut responsable américain à la retraite.                      
            Les détracteurs de Hersh répondent que ce dernier s’est basé, pour sa version des faits, sur une source anonyme qui est un responsable américain à la retraite. De même que ses sources pakistanaises sont aussi à la retraite. En fait, l’attaque vis à vis des sources de Hersh a pour but de rendre le récit inapproprié et inexact aux yeux des Américains. Par ailleurs, sa crédibilité a été soumise à rude épreuve sous prétexte qu’elle aurait diminué après quelques articles publiés sur des sujets nationaux. Pourtant, il est réputé pour être un grand journaliste d’instigation qui a révélé certains scandales comme celui d’Abou Ghrib et le massacre My Lai au Viêtnam ce que ces journalistes ne nient pas afin de garder toute crédibilité. Car, leur discours tomberait à l’eau et leurs critiques ne convaincraient pas les lecteurs.  En sus, ils ont critiqué chaque point mentionné ci-dessus afin de prouver que le récit de Hersh est incohérent et décousu. Comme par exemple, le point selon lequel l’Arabie saoudite entretenait Ben Laden à Abbottābād. Cependant, cela ne tient pas la route, car le Royaume a vécu des moments terribles à cause de certaines attaques planifiées sur son sol de la part de Ben Laden. 

-       Comment Seymour Hersh a-t-il répondu à ses détracteurs?

À l’instar de ce qui est écrit ci-dessus, Seymour Hersh a démonté[vi] tout le récit de la Maison Blanche en attestant que l’opération faite par les SEAL a été menée grâce à un agent de l’ISI. C’est-à-dire que les SEAL n’ont fait qu’exécuter un accord planifié entre le Pakistan et les États-Unis de l’administration d’Obama ni plus ni moins et tout le travail en amont a été fait par les pakistanais et que le rôle de l’armée américaine et de la CIA était médiocre. Cependant, tout ce discours officiel de l’administration d’Obama était une propagande pour qu’Obama soit réélu. Par ailleurs, Hersh explique que l’administration d’Obama a trahi l’accord avec le Pakistan, lorsque le président américain a tout de suite annoncé la mort de Ben Laden sur le sol pakistanais qui a en quelque sorte insulté et déshonoré l’armée pakistanaise. Certes, les journalistes qui ont défendu Hersh insistent sur sa crédibilité en tant que journaliste d’investigation et que ses sources sont totalement crédibles. Il faut rappeler que l’anonymat est utilisé dans le journalisme et la presse écrite prestigieuse comme le Washington Post qui publie très souvent des articles se basant sur la confidentialité de ses sources. D’ailleurs, dans des sujets chauds qui touchent la sécurité nationale et internationale, l’anonymat est la base de ce genre de publication, car la personne qui divulgue ces informations est totalement menacée de perdre son poste, voire sa vie. 
Nonobstant, la question qui se pose : pourquoi les journalistes attaquent-ils avec véhémence Hersh et utilisent-ils tous les moyens afin de le décrédibiliser ?  
La réponse est que l’administration de Georges W. Bush a déclaré la Guerre au terrorisme après l’attentat du 11 septembre, donc les États-Unis sont en guerre depuis 2001, dans ce cas-là, l’administration américaine emploie une propagande de guerre afin d’amener le peuple à les croire. Jowette et O’Donnelle écrivent : 
              « La propagande est la tentative délibérée et systématique de façonner les perceptions, de manipuler les cognitions et d'orienter le comportement pour obtenir une réponse qui favorise l'intention souhaitée par les autres propagandistes. » (Jowette et O’Donnelle, 2015 :7) (Traduction de l’étudiant) 
En plus, Jacques Ellul explique que l’Occident emploie la propagande durant la guerre afin de renforcer le patriotisme à l’intérieur et démoraliser et décourager l’ennemi. 
Par ailleurs, le journalisme après la première guerre mondiale a connu un changement radical. En effet, le journalisme professionnel est apparu afin d’organiser les médias de toutes sortes pour qu’ils fassent partie de la machine médiatique utilisée par l’Occident pendant la guerre[vii]En outre[viii], dans le cas de cette étude le professeur et journaliste belge Jean-Paul Marthoz explique que tout le monde sur la scène mondiale essaie de profiter de l’information et de duper les autres. 
              « Le théâtre mondial de l’information est régi par des « mise en scène ». Gouvernements, agences de communication, groupes rebelles, multinationales, tous tentent de marquer l’information, de la mettre au service de leurs intérêts. »

Finalement, dans une guerre tout est autorisé pour atteindre la victoire, en effet, la vérité propagandiste possède plusieurs versions : selon certains, la version de la Maison Blanche est un récit de propagande blanche, car la source est connue, pour d’autres, la version de Seymour Hersh est une propagande grise, peut-être noire, car la source est dissimilée et difficile à l’identifier et dans ce monde tout est vrai ou faux selon la version qu’on reçoit et croit.  


Références


[i]  Shafer.Max.2015.The many problems with Seymour Hersh's Osama bin Laden conspiracy theoryEn     
            ligne: https://www.vox.com/2015/5/11/8584473/seymour-hersh-osama-bin-laden Page consultée le 
            6 décembre 2019.
[ii] Bergen, Peter. 2015. Was there a cover-up in bin Laden killing? En ligne :       
            https://www.cnn.com/2015/05/11/opinions/bergen-bin-laden-story-a-lie/ Page consultée le 6 
            décembre 2019. 
[iii] Shafer, Jack.2015. Sy Hersh, Lost in a Wilderness of MirrorsEn ligne         
[iv] Timm, Trevor. 2015.The media’s reaction to Seymour Hersh’s bin Laden scoop has been disgraceful
            https://www.cjr.org/analysis/seymour_hersh_osama_bin_laden.php    Page consultée le 4 décembre  
            2019
[v] Carlotta Gall. 2015. The Detail in Seymour Hersh’s Bin Laden Story That Rings True.     
[vi] Hersh, Seymour M. 2015. The Killing of Osama bin Laden. En ligne:   
             6 décembre 2019 
[vii] Ellul, Jacques.1967. Histoire de la propagande. Paris : Presses universitaires de France. 127 p.
[viii] Marthoz, Jean-Paul2012. Journalisme international. Bruxelles : De Boeck. 292p.