mardi 27 mars 2018

Le populisme au Québec!



Selon une étude publiée par l’État du Québec, une bonne proportion de Québécois boude les partis traditionnels, le PQ et le PLC, qui pourtant dominent la scène politique depuis un demi-siècle (Jean-Herman, Guay 2018,180). Le déclin de ces partis ouvre la voie aux autres partis de variantes idéologiques de partager la vie politique. En effet, la question qui se pose : Les conditions sont-elles réunies pour un « virage populiste » au Québec?  Selon moi, le peuple québécois est pacifiste et son histoire contemporaine depuis l’arrivée de la Révolution tranquille, montre qu’il a choisi la voie de la paix à la place de celle de la violence. Cependant, il arrive que certains sortent des sentiers battus et rejoignent des voies qui prêchent le populisme.  
Par: Adam Mira
D’abord, il est nécessaire de définir le populisme afin d’argumenter la réponse. Le populisme est une tendance qui se présente en tant que la voix du peuple en délégitimant les autres et en utilisant un discours démagogue qui insiste sur le Nous contre les autres. (Christian, Makarian 2016). Par ailleurs, selon une autre définition, le populisme en tant que discours profite de la contrariété et la crainte de la population dans le but de l’orienter vers une fausse vision de la réalité et la présentant comme une solution qui parait prodigieuse (Gérard, Bouchard 2017).   

Ces deux définitions nous orientent vers un point important selon lequel les personnes prêchant le populisme manipulent le peuple à travers un discours bourré de fausses informations, afin de les amener à une politique extrémiste. Le mécontentement et la peur sont la base de ces plaidoyers pour que la population accepte de suivre cette voie qui dans de nombreux cas déstabilise la société.
Par ailleurs, certaines conditions sont nécessaires pour que le populisme gagne une société et devienne un numéro incontournable dans la vie politique.  Je peux en citer trois :
-        Antimilitarisme et le cynisme;

-        Les partis politiques;

-        L’économie.
Ces trois facteurs jouent un rôle important afin que le populisme se propage et gagne du terrain.
Le premier facteur, l’antiélitisme : il est présent au Québec par la monté en 2017 de mouvements antisystèmes, comme La Meute et Citoyens au pouvoir, deux formations qui proposent un changement radical, une mutation politique québécoise avant qu’il ne soit trop tard (Jean-Herman, Guay 2018,182). Ces deux formations ont gagné des couvertures généreuses par les médias francophones, de plus, elles sont très présentes sur les réseaux sociaux (Jean-Herman, Guay 2018,182). Cependant, ils n’ont pas réussi à poursuivre leur chemin afin d’avoir une place sur la scène politique, car des membres importants les ont quittés.
En outre, une bonne proportion de québécois répondant à un sondage au journal La Presse croit que les partis politiques traditionnels ne pensent qu’aux intérêts de fortunés qui les soutiennent, par contre le peuple reste leur dernière préoccupation (Katia, Gagnon 2016). Bien qu’une partie des répondants pense qu’être politicien n’est pas facile et que les représentants du peuple à l’Assemblée nationale essaient de faire quelque chose (Katia, Gagnon 2016). Nous distinguons qu’il y a un paradoxe dans ces réponses, cela dit elles sont variées et correspondent à la situation vécue par la population (Katia, Gagnon 2016)   
Le deuxième facteur, le cynisme : il correspond à la peur de l’immigration et de la perte de l’identité québécoise ou tout au moins qu’elle devienne minoritaire. En effet, selon une étude publiée par l’État du Québec, une bonne proportion de francophones du Québec pense que sa communauté politique majoritaire devient minoritaire au fil du temps à cause de l’arrivée de beaucoup d’immigrants (Jean-Herman, Guay 2018,182).    

D’ailleurs, un pourcentage plutôt important de ces répondants au sondage cible en particulier les immigrants musulmans et veut les interdire au pays (Katia, Gagnon 2016).  De plus, il est important de citer que, tandis que le premier ministre du Canada Justin Trudeau a promis en 2017 d’accueillir 10000 réfugiés syriens, les médias francophones québécois ont véhiculé un discours hostile à cette initiative, prétendant qu’il pourrait y avoir des terroristes infiltrés dans les familles de réfugiés. Cependant, il est bon de rappeler que le Québec a reçu son quota de 2000 réfugiés qui sont majoritairement chrétiens, qualifiés et qui parlent le français. Par ailleurs, les médias jouent un rôle d’influence et de sensibilisation, cependant ils ne prennent pas toujours le temps de chercher les preuves à leurs informations (Gérard, Bouchard 2017).    

Le troisième facteur, l’économie : au Québec le taux de chômage est au plus bas depuis 1976, la Belle province a réussi à passer au travers de la situation difficile et le gouvernement déclare un excédent économique (Jean-Herman, Guay 2018,182). Cela dit, la condition sur laquelle les populistes peuvent jouer n’existe pas, la voie est barrée devant eux et leur marge de manipuler la population reste étroite, notamment la situation économique est prospère et continue de s’améliorer au Québec.  Par contre, certains citoyens n’arrivent pas à respecter leurs budgets, ils possèdent des diplômes collégiaux, leurs revenus sont faibles, par conséquent, ils pensent qu’ils sont exclus de la société qui n’est pas présente pour eux et les citoyens qui ont les critères inverses croient le contraire. (Katia, Gagnon 2016).   
En somme, le populisme est présent aussi bien dans la droite que dans la gauche politique où il cherche une terre fertile afin de se propager. La droite insiste sur l’État providence fort et basé sur la fermeture des frontières, tandis que la gauche parle de l’État providence imposant l’égalité et ouvrant les frontières. Par ailleurs, au Québec une proportion de citoyens québécois répondant à un sondage au journal La Presse pense que l’État est très présent dans leur vie (Katia, Gagnon 2016).
Toutefois, le système québécois recrute des personnes qui prêchent le populisme comme l’ancien leader des étudiants Gabriel Nadeau-Dubois, qui a été recruté par le parti QS. Il est devenu un député à l’Assemblée nationale et le co-porte-parole de son parti politique. Il continue à critiquer la classe politique, mais dans un cadre bien contrôlé par le système - c’est les mêmes processus exécutés durant les années 60-70 de la part du gouvernement américain contre le mouvement connu contre-culture-.

Pour finir, la population québécoise reste prudente envers les prêcheurs de l’extrémité, surtout après l’assassinat de citoyens québécois de confession musulmane dans la Grande mosquée à Québec en 2017. La Belle province vit une mutation majeure depuis 15 ans et l’avenir, malgré nous, porte des changements qui pourraient donner au populisme des chances de gagner en expansion. Cependant, l’histoire moderne de cette province montre que la population choisit en général la voie pacifique pour exprimer son mécontentement ou le contraire. Quoi qu’il y ait un discours timide anti-élites, de cynisme et des personnes qui ne sont pas heureuses de leur situation économique au Québec, la population choisit généralement la voie de la paix. Néanmoins, tout est possible dans un pays qui vit une grande mutation et où le populisme peut avoir une place dans la vie politique québécoise. D’ailleurs, la prochaine élection pourrait porter de nombreuses surprises!                                                              A.M

lundi 5 mars 2018

Le rôle des députés dans la démocratie canadienne


La démocratie en général, dont la démocratie canadienne, se base sur des éléments principaux pour assurer sa réussite, l’un d’eux et qui est d’une importance capitale est représenté par les députés, les représentants de peuple. Ces derniers jouent un rôle discutable dans la réussite de cette démocratie. Cependant, pour que les mandataires emplissent leurs missions, le système démocrate implante certains processus pour organiser ce rôle législatif et politique. La question qui se pose est : les procédures imposées pourraient-elles limiter le pouvoir d’influence du député ou le contraire ? Selon moi, ce système exigé organise la vie politique pour que la démocratie perdure, bien qu’il contienne des inconvénients.

Par:Adam Mira

D’abord, les députés pratiquent leur rôle sous le dôme de la Chambre des communes. Celle-ci est le pilier du système démocrate qui a pour rôle, à travers les députés élus : d’étudier, puis de débattre, ensuite d’adopter des lois, de discuter du budget, de faire partie de l’administration et finalement de participer au cryptage du litige politique. En effet, selon le manuel Le parlement canadien les mandataires occupent quatre fonctions précises : 
« De représentation, législative, budgétaire et d’imputabilité administrative. » (Réjean Pelletier, Manon Tremblay, 2017,218)

Tout de même, le député se trouve, bon gré mal gré, enchaîné par des éléments qui limitent son rôle. Il n’est pas libre de faire à sa tête et doit être fidèle à ses promesses faites aux électeurs de sa circonscription, car il a été élu au sein d’un parti politique et il y a certaines disciplines à suivre.
« Il s’agit de son affiliation politique, de sa fonction parlementaire et de la composition de la Chambre. »  (Réjean Pelletier, Manon Tremblay, 2017,220)


En effet, les députés ont été élus grâce à leur parti politique, une formation qui accepte sa candidature de participer aux élections législatives, notamment durant les élections fédérales. D’ailleurs, il est très rare que les électeurs votent pour un candidat indépendant. En général, ces derniers votent pour un parti politique se présentant avec un programme clair et détaillé. Très souvent, les électeurs ne savent ou ne connaissent guère le patronyme de leur député, ils votent pour un parti politique. Par conséquent, ce dernier a besoin des candidats dans les différentes circonscriptions en aspirant d’avoir assez de députés parlementaires afin de former un gouvernement. Les nouveaux prétendants seront députés et auront de la gratitude envers leur parti pour avoir été élus. Après leur arrivée au Parlement, les mandataires cherchent à occuper leur siège le plus longtemps possible, c’est-à-dire d’être réélu. Tout de même, les intérêts sont réciproques entre les deux (le parti politique et le député). Cependant, il arrive que des situations conflictuelles ou de divergence apparaissent. Dans ce cas, le député qui en fait à sa tête, sera exclu de son parti ou marginalisé perdant son pouvoir de servir les citoyens.
« Les électeurs votent, en partie du moins, pour un parti politique sur la base de son programme et ils s’attendent à ce que le parti et ses députés le mettent en œuvre. À cet égard, l’intérêt des députés coïncide largement avec celui des partis. Les députés, pour leur part, profitent de l’Affiliation au parti lors des élections. » (Bibliothèque du Parlement, 2006,01)
En plus, les partis politiques incitent les citoyens à participer au processus démocratique et à faire partie de la vie politique en choisissant leurs représentants à la Chambre des communes. C’est, en effet, la responsabilité de tout le monde que la démocratie fonctionne.
« Les partis politiques remplissent au moins quatre fonctions cruciales dans notre démocratie : assurer la participation des citoyens à la vie politique, choisir des candidats et des candidates à une charge élective, regrouper les perspectives stratégiques et participer à des élections. » (Samara 2010 ? 04)

D’ailleurs, la présence des partis dans la vie politique canadienne remonte au XIXe siècle. En effet, ils se sont implantés dans le système et occupent une place importante sur la scène politique en marquant la limite entre le gouvernement et l’opposition. C’est ce qui donne confiance aux votants que leurs souhaits vont être réalisés.
« La discipline de parti fait partie intégrante, sous une forme ou une autre, du paysage politique canadien, son objet est double : - elle assure la démarcation entre le gouvernement et l’opposition au Parlement. - elle offre une mesure de certitude idéologique sur laquelle l’électeur peut compter. » (Bibliothèque du Parlement, 2006,01).

Toutefois, la question qui se pose : de quelle manière le parti politique impose ses disciplines aux députés ? La réponse est par un système de récompense et de punition. Cela dit, le député qui suit les directives données par le parti en sera grandement rétribué. Le cas contraire, c’est-à-dire s’il refuse les directives données par le chef du parti, le pire est d’être chassé du caucus et de siéger au Parlement comme un député libre. Par conséquent, il ne sera pas réélu et dans tous les cas ce sera la fin de sa carrière politique.
« Les partis imposent la discipline par : - des moyens incitatifs- par exemple, en nommant les députés loyaux à un poste de secrétaire parlementaire. - des moyens punitifs- par exemple, en reléguant les députés insoumis aux comités perçus comme peu prestigieux, en leur refusant l’occasion de voyager à l’étranger, en les expulsant du caucus ou, au, pire, en leur interdisant de se présenter sous leur bannière aux élections suivantes. » (Bibliothèque du Parlement, 2006,02).    
Dans la même voie, le député joue un rôle dans les comités et dans les réunions du caucus où il discute de différents sujets afin d’arriver à un consensus de vote parmi les membres de son parti, selon les intérêts politiques.

Le député suit la volonté de son chef, s’il fait partie du gouvernement ou de l’opposition, il doit appuyer la position du côté où il se situe. D’ailleurs, le vote est conclu pendant les réunions du caucus et le vote public a lieu dans la Chambre des communes ce qui n’est qu’une formalité.   
                                                                                                                                            « Cependant, de nombreux député,e.s ont critiqué le processus des votes à la Chambre des communes, en grande partie parce que, règle générale, leurs positions sur la décision étaient fixées à l’avance par la direction du parti. »  (Samara 2010? 10)

Le rôle du député dépend de son parti politique, son influence reste limitée par ses affiliations politiques et les disciplines imposées de la part de son parti. Son vote au parlement pour un projet de loi ou pour passer une volonté gouvernementale est lié à sa formation politique.
En somme, il est impossible de créer un régime qui convient à tout le monde. Les bases de la démocratie sont composées de certaines institutions pour que la société fonctionne en harmonie avec ce système. En effet, le député qui fait partie de la démocratie est limité comme le système en question, c’est-à-dire tout le système est limité. Il est important que le rôle du citoyen grandisse dans la vie politique et que son implication soit active pour que le rôle du député devienne plus fort et que ce rôle s’accroisse en faisant partie d’une affiliation politique qui organise notre démocratie. Selon moi, tous les citoyens doivent participer à la vie politique pour que le député fasse son travail en liberté dans les meilleures conditions sans sanction ou négligence ou marginalisation ou expulsion, cependant en exécutant son travail en équipe dans l’intérêt des citoyens et de la société.                                    A.M






vendredi 2 mars 2018

Le Sénat: retarde le vote une loi sur le cannabis



Les disciplines de partis jouent un rôle décisif dans le fonctionnement de notre démocratie. En effet, nous sommes devant une situation où les Sénateurs d’un parti politique d’opposition essaient de mettre des obstacles devant le projet de loi C-45 qui légalise le cannabis. Le premier ministre Justin Trudeau veut que la légalisation soit rapide pour que le produit en question soit sur le marché le 1er juillet prochain, cependant les calculs politiques du parti conservateur pourraient retarder le souhait des libéraux.    
 « M. Harder a déclaré à ses collègues sénateurs qu'il craignait, « bien franchement », d'arriver au 1er mars « sans grands résultats en raison du même genre d'obstruction procédurale que nous ont servi les sénateurs de ce Parlement sur de nombreux points à l'ordre du jour ». M. Harder visait principalement les sénateurs conservateurs, qui auraient, selon lui, reçu la directive du chef du parti, Andrew Scheer, d'utiliser « tous les outils démocratiques » disponibles pour « bloquer » le projet de loi. » ([http://ici.radio-canada.ca] La presse canadienne,14 février 2018)
Le système bicaméral peut empêcher ou retarder certains processus d’aboutir. C’est d’ailleurs la Chambre haute, dont la légitimité reste en question, qui joue ce rôle.  

« La légitimité du Sénat est un vieux débat. On le critique depuis le début de la confédération. » (Paul Journet,21 février 2018)
En effet, les sénateurs ne pourraient pas, malgré les disciplines de partis, ne pas voter une loi qui aurait reçu l’approbation de la Chambre des communes, une institution élue directement par le peuple. Cependant, le Sénat peut retarder son approbation en retardant le vote. D’ailleurs, la Chambre haute n’est pas une institution de contrepouvoir, mais un instrument démocratique qui fait partie de la scène politique, bien que beaucoup pensent qu’il vaut mieux l’abolir. C’est le cas de certaines provinces, dont le Québec, qui ont aboli la Chambre haute pour laisser l’Assemblée nationale, la voix de peuple, avoir le dernier mot, mais cette étape a besoin d’ouvrir la Constitution, cependant personne n’a envie de le faire.
Pour finir, il est important d’avoir la Chambre haute dans la vie politique, bien que beaucoup de citoyens soient contre la légalisation du cannabis. Cela dit, d’une certaine façon, il est nécessaire de réfléchir plus longtemps afin de prendre une décision ou de faire des promesses électorales. La Chambre haute d’une manière claire est la soupape de sécurité de notre démocratie, même si son pouvoir est limité à cause de sa légitimité en question.                                                 Adam Mira