Selon une étude publiée
par l’État du Québec, une bonne proportion de Québécois boude les partis
traditionnels, le PQ et le PLC, qui pourtant dominent la scène politique depuis
un demi-siècle (Jean-Herman, Guay 2018,180). Le déclin de ces partis ouvre la
voie aux autres partis de variantes idéologiques de partager la vie politique.
En effet, la question qui se pose : Les conditions sont-elles réunies pour
un « virage populiste » au Québec? Selon moi, le peuple québécois est pacifiste
et son histoire contemporaine depuis l’arrivée de la Révolution tranquille,
montre qu’il a choisi la voie de la paix à la place de celle de la violence. Cependant,
il arrive que certains sortent des sentiers battus et rejoignent des voies qui
prêchent le populisme.
Par: Adam Mira
D’abord, il est
nécessaire de définir le populisme afin d’argumenter la réponse. Le populisme
est une tendance qui se présente en tant que la voix du peuple en délégitimant
les autres et en utilisant un discours démagogue qui insiste sur le Nous contre
les autres. (Christian, Makarian 2016). Par ailleurs, selon une autre définition,
le populisme en tant que discours profite de la contrariété et la crainte de la
population dans le but de l’orienter vers une fausse vision de la réalité et la
présentant comme une solution qui parait prodigieuse (Gérard, Bouchard
2017).
Ces deux définitions nous
orientent vers un point important selon lequel les personnes prêchant le
populisme manipulent le peuple à travers un discours bourré de fausses
informations, afin de les amener à une politique extrémiste. Le mécontentement
et la peur sont la base de ces plaidoyers pour que la population accepte de
suivre cette voie qui dans de nombreux cas déstabilise la société.
Par ailleurs, certaines
conditions sont nécessaires pour que le populisme gagne une société et devienne
un numéro incontournable dans la vie politique. Je peux en citer trois :
-
Antimilitarisme et le cynisme;
- Les partis politiques;
-
L’économie.
Ces trois facteurs jouent
un rôle important afin que le populisme se propage et gagne du terrain.
Le premier facteur,
l’antiélitisme : il est présent au Québec par la monté en 2017 de
mouvements antisystèmes, comme La Meute et Citoyens au pouvoir, deux formations
qui proposent un changement radical, une mutation politique québécoise avant
qu’il ne soit trop tard (Jean-Herman, Guay 2018,182). Ces deux formations ont
gagné des couvertures généreuses par les médias francophones, de plus, elles
sont très présentes sur les réseaux sociaux (Jean-Herman, Guay 2018,182). Cependant,
ils n’ont pas réussi à poursuivre leur chemin afin d’avoir une place sur la
scène politique, car des membres importants les ont quittés.
En outre, une bonne
proportion de québécois répondant à un sondage au journal La Presse croit que
les partis politiques traditionnels ne pensent qu’aux intérêts de fortunés qui
les soutiennent, par contre le peuple reste leur dernière préoccupation (Katia,
Gagnon 2016). Bien qu’une partie des répondants pense qu’être politicien n’est
pas facile et que les représentants du peuple à l’Assemblée nationale essaient
de faire quelque chose (Katia, Gagnon 2016). Nous distinguons qu’il y a un
paradoxe dans ces réponses, cela dit elles sont variées et correspondent à la
situation vécue par la population (Katia, Gagnon 2016)
Le deuxième facteur, le
cynisme : il correspond à la peur de l’immigration et de la perte de l’identité
québécoise ou tout au moins qu’elle devienne minoritaire. En effet, selon une
étude publiée par l’État du Québec, une bonne proportion de francophones du
Québec pense que sa communauté politique majoritaire devient minoritaire au fil
du temps à cause de l’arrivée de beaucoup d’immigrants (Jean-Herman, Guay
2018,182).
D’ailleurs, un
pourcentage plutôt important de ces répondants au sondage cible en particulier les
immigrants musulmans et veut les interdire au pays (Katia, Gagnon 2016). De plus, il est important de citer que, tandis
que le premier ministre du Canada Justin Trudeau a promis en 2017 d’accueillir
10000 réfugiés syriens, les médias francophones québécois ont véhiculé un
discours hostile à cette initiative, prétendant qu’il pourrait y avoir des
terroristes infiltrés dans les familles de réfugiés. Cependant, il est bon de
rappeler que le Québec a reçu son quota de 2000 réfugiés qui sont
majoritairement chrétiens, qualifiés et qui parlent le français. Par ailleurs,
les médias jouent un rôle d’influence et de sensibilisation, cependant ils ne
prennent pas toujours le temps de chercher les preuves à leurs informations
(Gérard, Bouchard 2017).
Le troisième facteur,
l’économie : au Québec le taux de chômage est au plus bas depuis 1976, la
Belle province a réussi à passer au travers de la situation difficile et le
gouvernement déclare un excédent économique (Jean-Herman, Guay 2018,182). Cela
dit, la condition sur laquelle les populistes peuvent jouer n’existe pas, la
voie est barrée devant eux et leur marge de manipuler la population reste
étroite, notamment la situation économique est prospère et continue de s’améliorer
au Québec. Par contre, certains citoyens
n’arrivent pas à respecter leurs budgets, ils possèdent des diplômes
collégiaux, leurs revenus sont faibles, par conséquent, ils pensent qu’ils sont
exclus de la société qui n’est pas présente pour eux et les citoyens qui ont
les critères inverses croient le contraire. (Katia, Gagnon 2016).
En somme, le populisme est
présent aussi bien dans la droite que dans la gauche politique où il cherche
une terre fertile afin de se propager. La droite insiste sur l’État providence
fort et basé sur la fermeture des frontières, tandis que la gauche parle de
l’État providence imposant l’égalité et ouvrant les frontières. Par ailleurs, au
Québec une proportion de citoyens québécois répondant à un sondage au journal
La Presse pense que l’État est très présent dans leur vie (Katia, Gagnon 2016).
Toutefois, le système québécois
recrute des personnes qui prêchent le populisme comme l’ancien leader des
étudiants Gabriel Nadeau-Dubois, qui a été recruté par le parti QS. Il est
devenu un député à l’Assemblée nationale et le co-porte-parole de son parti
politique. Il continue à critiquer la classe politique, mais dans un cadre bien
contrôlé par le système - c’est les mêmes processus exécutés durant les années
60-70 de la part du gouvernement américain contre le mouvement connu
contre-culture-.
Pour
finir, la population québécoise reste prudente envers les prêcheurs de
l’extrémité, surtout après l’assassinat de citoyens québécois de confession
musulmane dans la Grande mosquée à Québec en 2017. La Belle province vit une
mutation majeure depuis 15 ans et l’avenir, malgré nous, porte des changements
qui pourraient donner au populisme des chances de gagner en expansion. Cependant,
l’histoire moderne de cette province montre que la population choisit en général
la voie pacifique pour exprimer son mécontentement ou le contraire. Quoi qu’il
y ait un discours timide anti-élites, de cynisme et des personnes qui ne sont
pas heureuses de leur situation économique au Québec, la population choisit
généralement la voie de la paix. Néanmoins, tout est possible dans un pays qui
vit une grande mutation et où le populisme peut avoir une place dans la vie politique québécoise. D’ailleurs,
la prochaine élection pourrait porter de nombreuses surprises! A.M
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