dimanche 20 avril 2014

Jacques-Yvan Morin :Un professionnel de droit cherchant à défendre le Québec

 Par: Adam Mira

Le 15 juillet 1931, onze ans après la fin de la Première Guerre mondiale, une femme québécoise ressent  les contractions de l’accouchement. Quelques heures après, elle met au monde son fils Jacques-Yvan.
Jacques-Yvan Morin descend d’une famille québécoise. Son ancêtre est venu de la France. Son grand-père, Augustin-Norbert Morin, est un avocat, un journaliste et un homme politique québécois. Son père est secrétaire de la régie de l’électricité et du gaz. Le jeune J.Y Morin décide donc de suivre la tradition familiale en étudiant le droit dans les grandes universités du monde. Il commence ses études à Montréal.

Ø  Études :


J . J .Y Morin prépare son baccalauréat au Collège Stanislas, relevant de l’Université de Paris puis il fréquente l’Université McGill où il étudie la loi. En 1952, il reçoit son baccalauréat en loi civile, par la suite, il décide d’approfondir ses études. Il part donc aux États-Unis où il fait une maîtrise toujours dans le domaine du Droit à l’Université d’Harvard. Pour parfaire sa formation, il  gagne cette fois l’Angleterre où il fait ses études en droit international jusqu’à l’obtention de son diplôme. Ensuite, il retourne au pays où il est  admis au Barreau du Québec en 1953. Ce dernier «  a été créé en 1849 pour s'assurer au départ que la profession ne soit exercée que par des personnes capables d'en remplir les devoirs avec honneur et intégrité».
Le Barreau du Québec constitue l'un des plus anciens ordres professionnels de la province avec ceux des notaires et des médecins.»

 
Après avoir fini ses études au Québec, aux États-Unis et en Angleterre, il rentre chez lui à Montréal où il commence une carrière impressionnante dans le plusieurs domaines. Cependant, le Droit reste son adoration absolue. 

Ø  Carrière


J .Y Morin possède l’ambition de son grand-père. Il devient professeur, politicien, écrivain et bien entendu journaliste.

D        Professeur :


En 1957, quatre ans après avoir  adhéré au Barreau du Québec. Il débute sa  carrière à l’Université de Montréal comme professeur. Il enseigne le Droit International public à la Faculté de Droit puis il enseigne ce module à l’Institut des Hautes Études internationales de Paris les années 1961,1967 et 1970  comme professeur invité. De plus,  il enseigne à l’Institut Européen des Hautes Études internationales de Nice pendant deux ans 1969-1970(5).

D        La Haye :


Le virage radical dans la carrière de M. J.Y Morin vient à l’âge de 36 ans,  lorsqu’ il est choisi, en 1967, pour enseigner le Droit international à l’Académie internationale de La Haye. Il était le premier québécois ayant eu ce poste. Mais, il ne l’occupe qu’une année. Avec cette expérience particulière, M. Morin devient une référence internationale à la Cour de La Haye, et une personne qui reçoit  des lettres de la part de pays ayant l’intention de présenter leur candidature à La Haye. D’ailleurs,  ils lui demandent son soutien et son appui.

D        Écriture et journalisme :


Malgré que Morin soit très occupé, il arrive à écrire deux études très intéressantes. La première, intitulée « La pollution des eaux en regard du droit international », est sortie en 1967. La deuxième prend le titre de « La pollution des mers et le droit » et est apparue  en 1970. Il participe même dans la rédaction de la revue de McGill(8) et dans la revue québécoise de droit international(9).

D        Politicien :


Être professeur n’est pas suffisant pour M. Morin. En 1970, il décide de tenter sa chance dans le  milieu de la politique.
Avant qu’on parle de la politique au Québec, nous devons parler ou expliquer le changement qui est survenu au pays. À la fin des années soixante, les francophones ou plutôt le peuple québécois commence une révolte pacifique nommée « la Révolution tranquille ». Avec ces changements, les francophones imposent leur pouvoir et l’utilisation de la langue française qui sera la langue officielle de la province.
En 1968, M. René Lévesque crée le Parti québécois pour défendre le Québec, ses valeurs et ses intérêts. M. Morin, n’est pas loin de ces convictions, car il était militant pour d’autres mouvements québécois.              
Bien avant la création du Parti québécois, il y avait des mouvements québécois qui ont commencé leur lutte contre la colonisation du pays. Après la Deuxième Guerre mondiale, le Mouvement national des Québécoises et Québécois (MNQ), est créé en 1948 et dont M. Morin était un membre depuis les années soixante. 
Ainsi, depuis les années soixante-dix, M. Morin essaye de devenir député à l’Assemblé Nationale du Québec, mais il échoue une première fois. Il essaye une deuxième fois en 1973 où il gagne et entre à l’A.N(11).

D        Chef d’opposition à l’Assemblée Nationale :


M. Morin remporte sa victoire en 1973 à l’A.N. Il devient le député de la municipalité de Sauvé à Montréal sous le nom du Parti Québécois. En revanche, le chef du Parti M. René Lévesque n’est pas élu à l’Assemblée. Dans ce cas, M. Morin devient automatiquement le Chef de l’Opposition à l’Assemblé Nationale du Québec.  Il occupe ce rôle pendant trois ans de 1973 à 1976. M. Lévesque, en 1976,  gagne les élections et forme le gouvernement du Québec.  

D        Député, ministre et vice -premier ministre :


M. Morin hérite du poste de Ministre avec le nouveau gouvernement formé par M. Lévesque. Il exerce au cours de huit ans son poste en tant que ministre et vice-premier ministre (ministre de l'Éducation du Québec, ministre des affaires intergouvernementales et ministre de la culture et du développement scientifique). En 1984, il jette l’éponge et retourne à l’UdeM pour continuer sa carrière comme professeur.

D        Professeur pour toujours :


Le 15 mars 1984, M. Morin décide de quitter son poste au gouvernement, il  envoie une lettre officielle au Doyen de la Faculté de Droit de l’Université de Montréal et il lui confie son intention de retourner à son poste comme professeur. Après avoir passé dans le milieu gouvernemental et parlementaire près de dix ans(14).  Morin enseigne deux cours :
-          Droit constitutionnel et administration;
-          Droit international public.
De plus, il participe à maintes activités.
La passion de l’enseignement mène Morin partout dans le monde, il devient un professeur international, il reçoit des lettres et des invitations pour enseigner le droit dans des universités hors de Québec et de Canada. Comme l’Université d’Ottawa, de la France, du Maroc. De plus, il reçoit des invitations pour prononcer des discours et participer à des colloques.
À côté de sa passion de l’enseignement, il reste fidèle à ses convictions, telles son amour de la langue française et du Québec.

D        Correspondances :


En consultant le fonds d’archives de M. Morin, on trouve à quel point il est un homme qui aime la précision. Chaque dossier, chaque lettre, chaque message prend sa place dans les contenants et dans les dossiers.
De toute façon, on trouve des lettres impressionnantes, des correspondances entre Morin et des dignitaires internationaux, tels que le roi du Maroc Hassan II qui lui demande de venir au Maroc pour enseigner aux étudiants marocains le Droit à sa manière (15).
M. Morin conserve presque toutes ses correspondances. Il les organise de façon très professionnelle. En effet, On voit dans son fonds d’archive la marque d’un homme de droit ordonné qui aime la rigueur.
La variété des correspondances est très vaste. On trouve une lettre de la part du Musée du Louvre en France qui s’adresse à M. Morin afin de savoir l’originalité d’un texte du prince Gudea(16).
D’autres correspondances sont issues de l’Institut du Droit de la Paix et du Développement à Nice (France) (17). D’autres proviennent de l’Académie du Droit International de La Haye. (18)
Certaines proviennent de l’Algérie(19), de l’Australie, de la Belgique, de l’Égypte… Toutes ces correspondances ont pour seul but de demander à M. Morin d’enseigner ou de donner des conférences. Il est un expert dans son domaine et beaucoup de pays essayent de profiter de ses connaissances.   
De surcroit, des responsables de pays africains demandent l’avis de M. Morin en ce qui concerne l’Organisation Internationale de la Francophonie, surtout que ce dernier a une riche expérience en la matière. De même qu’il participe dans la rédaction de constitutions africaines, comme celle de Congo ou à simplement donner son avis concernant certaines autres.
Un ministre sénégalais fait une demande officielle à M. Morin pour intervenir et pour le soutenir dans sa candidature au Tribunal International de La Haye, car il se présente comme juge au nom de son pays le Sénégal. On lit dans une lettre de M. Seydou Madani Sy à M. Morin : « Le moment est venu, je souhaiterais vivement pouvoir compter sur votre intervention en ma faveur auprès du groupe national de votre pays qui aura un rôle important à jouer dans la procédure des élections au conseil de sécurité et à l’Assemblée générale de l’O.N.U. »(20)

D        La langue française :


La langue française prend une forte place dans la vie de M. Morin, en fouillant son fonds, on trouve qu’il fait toujours quelques corrections sur les papiers à l’aide d’un stylo rouge. Il note ses remarques sur la marge de ces documents. Il est très sensible à propos de la langue française, il corrige chaque faute et chaque indication  comme la place d’un  point ou d’une virgule.
Dans un sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie dont M. Morin fait partie de son Haut conseil, il prononce un discours (21) très long en persistant sur la relation du Québec avec son passé européen. Il insiste sur la place de la langue  au cœur de la société en utilisant dans son colloque la phrase d’Albert Camus : «  Ma patrie, c’est la langue française. (22)» Dans d’autres situations, M. Morin écrit un long article(23) en expliquant son inquiétude vis-à-vis de la disparition de la langue française au nord d’Amérique en rappelant l’inconscience de la perte de la Nouvelle-France en 1763 à l’époque du roi Louis XV et la vente de la Louisiane aux États-Unis en 1803 par Napoléon. Et, après la Deuxième Guerre mondiale, le Québec se retrouve à la frontière d’une surpuissance, les États-Unis, qui parle la langue anglaise(24). Concernant d’autres colloques, M. Morin participe à celui de la Fondation de Singer-Polignac qui  a pour objectif de définir la place de la langue française dans le monde(25).

Ø  Conclusion :


La vie de M. Jacques Yvan Morin est pleine d’enthousiasme, d’espoir et de travail acharné non pas seulement pour lui et pour sa carrière, mais aussi pour montrer à quel point le Québec est important et mérite une place dans le monde comme un pays souverain. M. Morin défend son idée que le Québec possède tous les moyens d’être un État indépendant. Il s’agit-là d’une conviction inébranlable qui prend beaucoup de place dans ses pensées, ses paroles et ses actes.
           M. Morin (26)               

De plus, M. Morin publie plusieurs ouvrages sur le sujet du droit et sur la constitution du Canada français et du Canada anglais. De même qu’il participe avec d’autres auteurs afin de réaliser une publication sur le Québec(27). Ces publications apparaissent au Canada et ailleurs, car elles présentent une valeur importante dans le domaine du droit.  Enfin, M. Morin est couronné plusieurs fois par des universités et gouvernements, mais ce dossier de sa vie, M. Morin décide de le garder confidentiels et ne laisse personne les consulter  avant de nombreuses années. Toujours les grands hommes laissent derrière eux des secrets et de nombreuses surprises!  

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