Par: Adam Mira
Le 15 juillet 1931, onze ans
après la fin de la Première Guerre mondiale, une femme québécoise ressent les contractions de l’accouchement. Quelques
heures après, elle met au monde son fils Jacques-Yvan.
Jacques-Yvan Morin descend d’une
famille québécoise. Son ancêtre est venu de la France. Son grand-père, Augustin-Norbert
Morin, est un avocat, un journaliste et un homme politique québécois. Son père
est secrétaire de la régie de l’électricité et du gaz. Le jeune J.Y Morin
décide donc de suivre la tradition familiale en étudiant le droit dans les
grandes universités du monde. Il commence ses études à Montréal.
Ø Études :
J . J .Y Morin prépare
son baccalauréat au Collège Stanislas, relevant de l’Université de Paris puis
il fréquente l’Université McGill où il étudie la loi. En 1952, il reçoit son
baccalauréat en loi civile, par la suite, il décide d’approfondir ses études.
Il part donc aux États-Unis où il fait une maîtrise toujours dans le domaine du
Droit à l’Université d’Harvard. Pour parfaire sa formation, il gagne cette fois l’Angleterre où il fait ses
études en droit international jusqu’à l’obtention de son diplôme. Ensuite, il
retourne au pays où il est admis au
Barreau du Québec en 1953. Ce dernier « a été créé en
1849 pour s'assurer au départ que la profession ne soit exercée que par des
personnes capables d'en remplir les devoirs avec honneur et intégrité».
Le Barreau du Québec
constitue l'un des plus anciens ordres professionnels de la province avec ceux
des notaires et des médecins.»
Après avoir fini ses études au
Québec, aux États-Unis et en Angleterre, il rentre chez lui à Montréal où il
commence une carrière impressionnante dans le plusieurs domaines. Cependant, le
Droit reste son adoration absolue.
Ø Carrière
J .Y Morin possède
l’ambition de son grand-père. Il devient professeur, politicien, écrivain et
bien entendu journaliste.
D
Professeur :
En 1957, quatre ans après
avoir adhéré au Barreau du Québec. Il
débute sa carrière à l’Université de
Montréal comme professeur. Il enseigne le Droit International public à la
Faculté de Droit puis il enseigne ce module à l’Institut des Hautes Études
internationales de Paris les années 1961,1967 et 1970 comme professeur invité. De plus, il enseigne à l’Institut Européen des Hautes
Études internationales de Nice pendant deux ans 1969-1970(5).
D
La
Haye :
Le virage radical dans la
carrière de M. J.Y Morin vient à l’âge de 36 ans, lorsqu’ il est choisi, en 1967, pour
enseigner le Droit international à l’Académie internationale de La Haye. Il
était le premier québécois ayant eu ce poste. Mais, il ne l’occupe qu’une
année. Avec cette expérience particulière, M. Morin devient une référence
internationale à la Cour de La Haye, et une personne qui reçoit des lettres de la part de pays ayant
l’intention de présenter leur candidature à La Haye. D’ailleurs, ils lui demandent son soutien et son appui.
D
Écriture
et journalisme :
Malgré que Morin soit très
occupé, il arrive à écrire deux études très intéressantes. La première, intitulée
« La pollution des eaux en regard du droit international », est sortie
en 1967. La deuxième prend le titre de « La pollution des mers et le
droit » et est apparue en 1970. Il participe même dans la rédaction
de la revue de McGill(8) et dans la revue québécoise de droit
international(9).
D
Politicien :
Être
professeur n’est pas suffisant pour M. Morin. En 1970, il décide de tenter sa
chance dans le milieu de la politique.
Avant
qu’on parle de la politique au Québec, nous devons parler ou expliquer le
changement qui est survenu au pays. À la fin des années soixante, les
francophones ou plutôt le peuple québécois commence une révolte pacifique
nommée « la Révolution tranquille ». Avec ces changements, les
francophones imposent leur pouvoir et l’utilisation de la langue française qui sera
la langue officielle de la province.
En
1968, M. René Lévesque crée le Parti québécois pour défendre le Québec, ses
valeurs et ses intérêts. M. Morin, n’est pas loin de ces convictions, car il
était militant pour d’autres mouvements québécois.
Bien avant la création du Parti
québécois, il y avait des mouvements québécois qui ont commencé leur lutte
contre la colonisation du pays. Après la Deuxième Guerre mondiale, le Mouvement
national des Québécoises et Québécois (MNQ), est créé en 1948 et dont M. Morin
était un membre depuis les années soixante.
Ainsi, depuis les années
soixante-dix, M. Morin essaye de devenir député à l’Assemblé Nationale du
Québec, mais il échoue une première fois. Il essaye une deuxième fois en 1973
où il gagne et entre à l’A.N(11).
D
Chef d’opposition
à l’Assemblée Nationale :
M. Morin remporte sa victoire en
1973 à l’A.N. Il devient le député de la municipalité de Sauvé à Montréal sous
le nom du Parti Québécois. En revanche, le chef du Parti M. René Lévesque n’est
pas élu à l’Assemblée. Dans ce cas, M. Morin devient automatiquement le Chef de
l’Opposition à l’Assemblé Nationale du Québec. Il occupe ce rôle pendant trois ans de 1973 à 1976.
M. Lévesque, en 1976, gagne les
élections et forme le gouvernement du Québec.
D
Député,
ministre et vice -premier ministre :
M. Morin hérite du poste de Ministre
avec le nouveau gouvernement formé par M. Lévesque. Il exerce au cours de huit
ans son poste en tant que ministre et vice-premier ministre (ministre de
l'Éducation du Québec, ministre des affaires intergouvernementales et ministre
de la culture et du développement scientifique). En 1984, il jette l’éponge et retourne
à l’UdeM pour continuer sa carrière comme professeur.
D
Professeur
pour toujours :
Le
15 mars 1984, M. Morin décide de quitter son poste au gouvernement, il envoie une lettre officielle au Doyen de la
Faculté de Droit de l’Université de Montréal et il lui confie son intention de
retourner à son poste comme professeur. Après avoir passé dans le milieu
gouvernemental et parlementaire près de dix ans(14). Morin enseigne deux cours :
-
Droit constitutionnel et administration;
-
Droit international public.
De
plus, il participe à maintes activités.
La
passion de l’enseignement mène Morin partout dans le monde, il devient un professeur
international, il reçoit des lettres et des invitations pour enseigner le droit
dans des universités hors de Québec et de Canada. Comme l’Université d’Ottawa, de
la France, du Maroc. De plus, il reçoit des invitations pour prononcer des
discours et participer à des colloques.
À
côté de sa passion de l’enseignement, il reste fidèle à ses convictions, telles
son amour de la langue française et du Québec.
D
Correspondances :
En consultant le fonds
d’archives de M. Morin, on trouve à quel point il est un homme qui aime la
précision. Chaque dossier, chaque lettre, chaque message prend sa place dans
les contenants et dans les dossiers.
De toute façon, on trouve des
lettres impressionnantes, des correspondances entre Morin et des dignitaires internationaux,
tels que le roi du Maroc Hassan II qui lui demande de venir au Maroc pour
enseigner aux étudiants marocains le Droit à sa manière (15).
M. Morin conserve presque toutes
ses correspondances. Il les organise de façon très professionnelle. En effet, On
voit dans son fonds d’archive la marque d’un homme de droit ordonné qui aime la
rigueur.
La variété des correspondances
est très vaste. On
trouve une lettre de la part du Musée du Louvre en France qui s’adresse à M.
Morin afin de savoir l’originalité d’un texte du prince Gudea(16).
D’autres correspondances sont issues
de l’Institut du Droit de la Paix et du Développement à Nice (France) (17).
D’autres proviennent de l’Académie du Droit International
de La Haye. (18)
Certaines proviennent de l’Algérie(19), de l’Australie, de la Belgique, de l’Égypte… Toutes ces
correspondances ont pour seul but de demander à M. Morin d’enseigner ou de
donner des conférences. Il est un expert dans son domaine et beaucoup de pays
essayent de profiter de ses connaissances.
De surcroit, des responsables de pays
africains demandent l’avis de M. Morin en ce qui concerne l’Organisation Internationale
de la Francophonie, surtout que ce dernier a une riche expérience en la
matière. De même qu’il participe dans la rédaction de constitutions africaines,
comme celle de Congo ou à simplement donner son avis concernant certaines
autres.
Un ministre sénégalais fait une
demande officielle à M. Morin pour intervenir et pour le soutenir dans sa
candidature au Tribunal International de La Haye, car il se présente comme juge
au nom de son pays le Sénégal. On lit dans une lettre de M. Seydou Madani Sy à
M. Morin : « Le moment est venu, je souhaiterais vivement pouvoir
compter sur votre intervention en ma faveur auprès du groupe national de votre
pays qui aura un rôle important à jouer dans la procédure des élections au
conseil de sécurité et à l’Assemblée générale de l’O.N.U. »(20)
D
La langue française :
La langue française prend une forte place dans la vie de M.
Morin, en fouillant son fonds, on trouve qu’il fait toujours quelques
corrections sur les papiers à l’aide d’un stylo rouge. Il
note ses remarques sur la marge de ces documents. Il est très sensible à propos
de la langue française, il corrige chaque faute et chaque indication comme la place d’un point ou d’une virgule.
Dans un sommet de l’Organisation Internationale de la
Francophonie dont M. Morin fait partie de son Haut conseil, il prononce un
discours (21) très long en persistant sur la relation du Québec avec son passé européen. Il
insiste sur la place de la langue au
cœur de la société en utilisant dans son colloque la phrase d’Albert
Camus : « Ma patrie, c’est la langue française. (22)» Dans d’autres situations, M. Morin écrit un long article(23) en expliquant son inquiétude vis-à-vis de la disparition de la langue
française au nord d’Amérique en rappelant l’inconscience de la perte de la
Nouvelle-France en 1763 à l’époque du roi Louis XV et la vente de la Louisiane
aux États-Unis en 1803 par Napoléon. Et, après la Deuxième Guerre mondiale, le
Québec se retrouve à la frontière d’une surpuissance, les États-Unis, qui parle
la langue anglaise(24). Concernant d’autres colloques, M. Morin participe à celui de la Fondation de Singer-Polignac qui a pour objectif de définir la place de la
langue française dans le monde(25).
Ø Conclusion :
La vie de M. Jacques Yvan Morin est pleine d’enthousiasme, d’espoir
et de travail acharné non pas seulement pour lui et pour sa carrière, mais aussi
pour montrer à quel point le Québec est important et mérite une place dans le
monde comme un pays souverain. M. Morin défend son idée que le Québec possède
tous les moyens d’être un État indépendant. Il s’agit-là d’une conviction
inébranlable qui prend beaucoup de place dans ses pensées, ses paroles et ses
actes.
M. Morin (26)
De plus, M. Morin publie plusieurs ouvrages sur le sujet du
droit et sur la constitution du Canada français et du Canada anglais. De même qu’il
participe avec d’autres auteurs afin de réaliser une publication sur le Québec(27). Ces
publications apparaissent au Canada et ailleurs, car elles présentent une
valeur importante dans le domaine du droit. Enfin, M. Morin est couronné plusieurs fois
par des universités et gouvernements, mais ce dossier de sa vie, M. Morin
décide de le garder confidentiels et ne laisse personne les consulter avant de nombreuses années. Toujours les grands
hommes laissent derrière eux des secrets et de nombreuses surprises!
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