mardi 8 novembre 2016

Du « Bildungsroman » au roman d’éducation : Un malentendu créature ?



Adam Mira

·       Introduction :


Denis Pernot, le professeur de la littérature française à l’Université d’Orléans en France, écrit en 1992 un long article paru dans la revue Persée[1], volume 22, Numéro 76, pp.105-119, intitulé : Du « Bildungsroman » au roman d’éducation : un malentendu créature ?
L’auteur subdivise son article en trois chapitres principaux, dans la première partie, il essaie de mettre l’accent sur trois thèmes allemands : Bildungsroman et Entwicklungsroman et Entwicklungsroman en montrant leur chronologie et racine. Dans la deuxième partie, le Professeur après avoir bien identifié les notions de différents thèmes, il explique le malentendu à propos d’utilisation du terme roman d’éducation en France et finalement dans la troisième partie, Pernot pose une question, si la France possède le genre du roman d’éducation.


·        De la Bildung au Bildungdroman :


Dès le début, avec habilité, l’auteur dévoile son sujet, selon lui, le critique français utilise les notions génériques : roman d’éducation, roman de formation et roman d’apprentissage pour deux thèmes allemands différents : Bildungsroman et Entwicklungsroman.
Un peu plus loin dans l’article, il insiste sur un point que l’étude générique du thème a été changé avec le temps, puis il creuse un peu plus afin d’éclairer son idée vis-à-vis de cet emploi.
L’auteur subdivise son premier chapitre en trois sous-chapitre pour qu’il puisse expliquer chaque tendance du thème.
Au début, le concepteur décompose le thème allemand Bildungdroman pour qu’il puisse expliquer son idée, et en quoi le critique français a tort. 
                                                
                                                                                                                   
Il écrit que le terme Bildung est dérivé par le radical Bild signifiant image. Et chaque fois on colle le radical à un mot, le sens naturellement changera, comme par exemple : Bildsamkeit qui désigne : formalité. Quoique le sens de ce terme se change avec le temps, dans un autre mot, on peut dire qu’il y a l’évolution de vocabulaires dans la langue.  Alors jusqu’au XVIIIème siècle Bildung était synonyme de Bild, c'est-à-dire image ou portrait, par contre Bildun signifie éducation, formation au sens pédagogique du mot, dans ce cas l’être humain s’identifie à l’image de son guide. Cependant, le siècle des Lumières vient où la philosophie évolue et donne des notions différentes aux plusieurs terme et invente certains thèmes tel que l’identité.
Alors, les français qui utilisent un seul mot pour la culture, qui est la traduction du mot kultur en langue allemande, bien que les allemands emploient Kultur au premier cas, Bildung au deuxième et exclusivement dans le troisième.
En 1810, un philosophe allemand renommé Karl Morgenstern[2] (1770-1852) donne une conférence, pendant laquelle il prononce le terme roman d’apprentissage pour qu’il désigne le roman de Goethe Les années d’apprentissage de Wilhem Weister qui était publié par lui-même.
C'est-à-dire il converti le terme Bildungsdroman en apprentissage, en expliquant qu’il contient la force de noter et copier une expérience personnelle d’une personne de formation particulière, une sorte d’autobiographie romanesque. Nonobstant, dans les conférences données après, Morgenstern change certaines directives concernant le roman d’apprentissage, il renonce à la caractéristique biographie, cependant il insiste sur le point que le personnage principal reçoit l’influence de son entourage et la formation de son intérieur.                                                                                                Finalement, l’auteur arrive sous ce chapitre que le Bildungsdroman dès son apparition utilisée dans une façon imprécise. Quoique depuis 1920, les allemands essaient de corriger son thème incertain. 

·         Les autres déterminations germaniques :


Le professeur Denis Pernot sous ce sous-chapitre ajoute trois déterminations telles que : Entwicklungsroman, Erziehungsroman et Künstlerroman au Bildungsdroman afin d’éclairer une fois pour toutes la bonne utilisation de chaque terme.
En divisant le terme Entwicklung/roman, les français utilisent Entwicklung qui signifie : formation, croissance et développement. Dans ce cas, la détermination de Entwicklungroman peut aider à l’accroître du terme Bildungsroman dans un concept historique en rassemblant des nombreux textes et romans. Toutefois, selon le discours critique germanique, on distingue que la confusion du terme Entwicklungroman reste confondre avec l’ensemble du domaine romanesque.
La détermination Erziehungsroman en le divisant : Erziehungs/roman, le terme Erziehung vient de verbes : Erziehen et ziehen, le premier traduit en français par les verbes : élever ou éduquer, donc Erziehung désigne éducation, instruction ou enseignement et la notion Erziehungsroman aperçue que l’homme à éduquer reçut l’influence d’une école d’un enseignent, d’une force ou d’une forcée extérieure en dessein d’atteindre son but, et ressemble des textes narratifs liant une relation étroite avec la pédagogie.

Il faut signaler que Georg Lukács (1885-1971), le philosophe marxiste et sociologue de la littérature hongroise, hongrois d'expression allemande [3], emploi dans son essai Théorie du roman le thème Entwicklungroman pour évoquer Wilhem Meister ou Hypérion de Goethe. Dans ce cas, l’Entwicklungroman se montre comme un genre pragmatique entre les deux déterminant Entwicklungroman et Bildungsroman, dans un autre mot, il propose une réconciliation entre le personnage principal du roman et le monde.
Nous arrivons au troisième terme Künstlerroman en le divisant Künstler/roman, Kunst désigne la technique ou l’art, et Künstler signifie l’artisan ou l’artiste. Alors, le terme Künstlerroman est une œuvre narrative présentant un personnage principal qui pratique un métier des Beaux-Arts. Selon Alain Montandon[4], professeur émérite de Littérature Générale et Comparée à l’Université Blaise Pascal (Clermont II) en France, le discours allemand a finalement trouvé un champ commun entre les deux termes : Künstlerroman et Bildungsroman, il dit : « … la plupart des romans du romantisme allemand sont à la fois des romans de formation et des romans de l’artiste. »
En somme, les définitions de trois thèmes Entwicklungsroman, Erziehungsroman et Künstlerroman ou Bildungsdroman restent confus et imprécis, alors les corpus romanesques englobent les trois déterminations allemandes, de quelle façon, ont-ils été parus ou connus en France ?

·       Les déterminations françaises : 


Sous ce titre, l’auteur répond à la deuxième question posée dans l’introduction concernant l’utilisation de français du terme roman d’éducation. Selon Denis Prenot, les français commencent à utiliser le terme roman d’apprentissage, roman d’éducation et roman de formation après la publication en 1963 de Théorie du roman de Georges Lukács, bien que ce thème paraisse bien avant cette date, cependant il n’est pas utilisé massivement dans la critique française qu’aux années soixante.  En outre, sous ce chapitre, le Professeur analyse l’accueil de deux romans allemands le premier Les années d’apprentissage de Wilhem Meister de Goethe et le deuxième Droit et Avoir de Gustave Freytag (1816 - 1895), un écrivain allemand qui devient en 1947 l’éditeur d’hebdomadaire Die Grenzboten, une revue qui est la tribune principale du libéralisme allemand et autrichien[5].  Le roman de Goethe a eu une influence majeure dans la littérature depuis son apparition aux XIXème siècle, le critique français le considère comme un roman didactique destiné à la jeunesse et il est perçu de toute façon aussi comme un roman d’éducation sous le terme Bildungsroman qui désigne l’éducation d’un jeune homme.

Par contre certains critiques considèrent Droit et Avoir de Gustave paru en 1857, comme un roman qui nuise à la démentions didactique, d’autre le considère est dans la filiation du roman Les années d’apprentissage de Wilhem Weister.   Et finalement, l’auteur tranche et considère qu’il y a deux visions françaises à propos de ces romans : une vision pragmatique qui le prétend tel qu’une réflexion pédagogique, d’autre comme un romand d’éducation.

·       Un roman d’éducation à la française :


Finalement, Denis Prenot répond à la troisième question et si les Français possèdent un roman d’éducation.  L’auteur donne deux exemples au roman d’éducation à la manière française, le premier c’est le roman de Daniel Vlady paru en 1862 de Camille Selden (1825 à 1896) une femme de lettres allemande de langue française[6],  cet ouvrage considère d’emblée comme un roman d’artiste, aussi s’agit-il d’un roman d’éducation à la française. Le roman raconte l’histoire d’un musicien qui suit son chemin afin de faire une carrière comme musicien. Le Professeur déduit que ce roman à la fois comme un Bildungsroman sous le thème l’histoire d’un jeune homme et comme un roman d’éducation.  

Le deuxième exemple c’est la trilogie Le culte du Moi paru entre 1881 et 1891 de Maurice Barrès (1862- 1923), un écrivain et homme politique français[7]. L’autre finit son analyse en déclarant que cette trilogie inaugure la tradition d’un roman d’éducation à la française.

·       Conclusion : 


En somme, l’utilisation française du terme roman d’éducation convertie à la définition de Morgenstern au thème Bildungsdroman qui conduit sur la portée vertueuse du genre, bien que dans les textes historiques de la Troisième République (c’est le régime républicain en vigueur en France de 1870 à 1940[8]) le roman d’éducation se présente comme un romand de formation.

Nous pouvons dire aussi que ce texte est très important grâce aux vastes informations données par l’autre intelligiblement et avec fluidité, il explique avec habilité un terme assez confus pour celui qui s’intéresse à la littérature, en plus, il nous cite dans le dernier chapitre qu’il y a un roman d’éducation à la manière français, cependant Denis Pernot nous pousse à chercher certaines informations hors de cet article, comme par exemple, il met les nomes de certains auteurs avec leurs noms de familles et abrégé leurs prénoms par la première lettre, tels que : W. Dilthey, K. von Morgenstern, F. Martini etc…nonobstant, cette pratique nous prive de trouver la personne indiquée dans le texte pour connaître davantage,  et il nous montre que cette écriture est destinée aux professionnels.

·       Bibliographie :  





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