Depuis ma naissance, je
n’ai pas arrêté de voyager, j’ai visité et habité dans le monde entier. Je
parle presque toutes les langues qui existent même des langues mortes.
J’ai plein de secrets à
vous raconter. Le moment est venu de tout dire, tout dévoiler en vue de-vous
conter mes voyages inimaginables à travers le temps pour que tout le monde
sache que je suis bien réel.
Par: Adam Mira
Je me présente, je suis
la mémoire de l’humanité. Je me considère comme l’une des premières créations
de l’être humain sans aucune rupture depuis l’époque où il a commencé à lire et
à écrire. Et, grâce à l’intelligence de mon créateur, la mémoire de l’humanité
est préservée et un métier honorable a émergé pour prendre soin de moi.
J’avoue que je suis
très intéressante aux yeux de mon créateur, bien qu’il me détruise lorsque je
présente un danger pour lui! Surtout, après un changement de régime, le déclin
d’une civilisation ou le déclenchement d’une guerre, etc. De toute façon, je
suis présent sur terre depuis l’aube de l’humanité, durant les périodes les
plus difficiles, les plus mauvaises et les plus belles aussi. C’est paradoxal,
cependant, c’est ma vérité et je ne peux la changer ou la cacher.
Fondamentalement,
lorsqu’on écrit l’histoire de l’être humain et son évolution dans le temps,
beaucoup d’intellectuels disent que ce sont les vainqueurs qui s’y expriment.
Dans ce sens, c’est eux qui me détruisent pour pouvoir rédiger leurs histoires
à leurs goûts, pendant que les vaincus soignent leurs blessures et se remettent
de leurs défaites et de leur honte.
Donc, c’est vrai que je
suis la mémoire de l’humanité, mais il reste un peu de doute autour de ma
crédibilité, car j’obéis à mon créateur, mais je n’ai aucun pouvoir de changer
ses décisions. Je suis comme je suis, à l’image de mon créateur, qui lui-même
est à l’image de son créateur : la nature ou l’esprit suprême !
Moi et la personne qui
s’occupe de moi sommes devenus amis. Nous avons établi une relation étroite
depuis le moment où je me suis retrouvée entre ses mains. Bien qu’il y ait des
civilisations qui déclinent et d’autres qui émergent, nous restons toujours
amis jusqu’au jour où nous ferons partie du mythe célèbre, celui des trois
impossibles : le Phénix, le Goule et l’Ami fidèle.
Nous sommes fidèles
l’un à l’autre depuis l’aube de l’humanité, de la Mésopotamie jusqu’en Chine,
en passant par l’Europe et en arrivant en Amérique du Nord. Nous
préservons notre relation, malgré la guerre, les conflits, l’avidité de pouvoir
et les ravage qui ont anéanti des civilisations entières pour laisser la place
à de nouvelles sur la scène internationale.
J’avoue que mon
créateur a fait beaucoup d’efforts pour que je me bonifie et devienne presque
parfaitement conforme à son image. Mon ami aussi a beaucoup changé au fil des
années, il n’a pas eu droit à un statut clair et tangible. Ce n’est que ces
dernières années qu’il a trouvé sa vraie place dans la société, grâce aux
personnages qui ont achevé un travail acharné pour que nous restions proches
l’un de l’autre. Mon ami existe en réalité grâce à moi, mais avec le temps,
notre amitié est devenue claire et limpide à tout jamais. Ni lui ni moi ne
sommes capables de vivre seuls. Mon ami peut maintenant se présenter lui-même.
Voyez plutôt :
Mon nom est Document,
tout ce que je [sic] viens de vous dire est vrai. Je suis une partie
indissociable de l’histoire de l’humanité. Vous vous posez peut-être la
question : qu’est-ce que signifie mon nom Document ?
¾
Cela veut dire que je suis un support physique portant des informations!
C’est étonnant !
¾
Mais qu’est-ce que signifie un support ?
Toujours des questions
et des questions à poser!
¾
Cela veut dire, qu’à cause de moi, il y avait des guerres, des meurtres, des
victimes, des violences, des otages, des conflits et aussi des
concurrents.
Et, le support à
vraiment évoluer avec le temps. Il était argile, poids, acier, puis papyrus,
ensuite parchemin. Longtemps après, il est
devenu papier et actuellement il est numérique.
Un petit support de dernière version peut
porter des articles qui présentent des histoires datant de plusieurs siècles,
de milliers d’années et décrivant des civilisations, des nations, des villes,
des guerres, des conflits et bien d’autres choses!
Donc, comme vous le
voyez, je suis une part importante de l’histoire de l’humanité. J’ai toujours
étais là, même du temps des civilisations, sumérienne, babylonienne, égyptienne,
romaine, byzantine, chinoise et …
Quand j’étais papyrus,
une guerre a été déclenchée à cause de moi. Comme les historiens la racontent,
il y avait une rivalité et une jalousie entre le roi Eumène de Pergame —la
Turquie actuelle— et le roi Ptolémée V d’Alexandrie en Égypte. Ce dernier était
très fier de sa bibliothèque à Alexandrie qui était la première de
son époque. En même temps, son rival, le roi Eumène, rêvait de construire une
bibliothèque qui serait plus importante que celle d’Alexandrie. Alors, Ptolémée
a décidé d’interdire l’exportation du papyrus à Pergame. Cette interdiction a
été le point de départ qui a changé le court de l’histoire, car il a
donné lieu à l’apparition d’un nouveau matériel : le parchemin afin de
remplacer le papyrus[1].
Des années après est
apparu un nouveau support connu jusqu’aux nos jours et qui se nomme : le
papier. Ce dernier est lié à une histoire vraiment étonnante. En effet, le
secret de la fabrication du papier a été dissimulé pendant plus de mille ans
par les Chinois et les Japonais qui en détenaient la formule jusqu’au jour où
une guerre fut déclenchée entre les Arabes et les Chinois.[2]
Selon les historiens,
en 751, soit au huitième siècle, un conflit armé nommée la bataille de Talas, (au Kirghizistan)[3],
a éclatée entre les troupes abbassides et les troupes chinoises de la dynastie
Tang. Les Abbassides ont gagné cette bataille, ils ont capturé de nombreux
prisonniers chinois dont ceux qui fabriquaient le papier.
Alors, depuis ce jour,
la fabrication du papier n’est plus un secret. Depuis, le monde entier peut en
bénéficier grâce aux Arabes. Le papier est devenu mon support absolu, à moi
Document, pendant des siècles aussi bien en Asie, en Afrique, en Europe et bien
entendu en Amérique.
Il en fut ainsi
jusqu’au jour où l’être humain a créé un nouveau document nommé fichier. On
n’entend pas là un document sur un support dit numérique, c’est à dire qui a
besoin d’une machine ou d’un instrument pour le lire tel un ordinateur.
Comme vous le voyez,
l’être humain qui aime organiser les choses et qui cherche toujours la
perfection, a créé un domaine s’appelant
Archives et la personne qui s’occupe de moi, s’appelle archiviste. Bien que ce
métier existe depuis longtemps sous différents noms, ce n’est que récemment que
de nouvelles notions et des lois ont été
promulguées afin de réglementer ce métier. L’archiviste prend alors une place
remarquable dans toutes les sociétés.
Avec cette relation
amicale et même intime entre lui et moi, nous nous trouvons devant un effet
paradoxal. En effet, mon ami l’archiviste transforme ma vie à son goût et je
suis devenu l’incarnation absolue de sa vie. Le document selon l’archiviste
passe à travers trois vies dans le calendrier de conservation: la première est
une vie active, la deuxième est une vie semi-active et finalement la troisième
est la vie inactive.
Lorsque je suis actif,
c’est-à-dire, bébé et adolescent tout le monde s’occupe de moi, presque à cent
pour cent. Lors de mon passage à la deuxième vie qui est semi-active ou adulte,
peu des gens s’intéressent à moi. De même que lorsque je deviens inactif, c’est
à dire vieux, très peu de gens s’intéressent à moi, ils ne dépassent pas les
quinze à vingt pour cent, car je fais sans doute déjà partie de l’histoire !
Au fil des années, ma
valeur devient plus importante qu’avant et mon ami aussi, l’archiviste. Il
devient l’un de mes créateurs, qui a besoin de bases solides pour savoir
comment me traiter avec beaucoup d’attention et de respect.
En réalité, c’est le
rôle des savants, des penseurs et des archivistes professionnels d’inventer et
de fonder des normes et des lois pour consolider l’amitié entre l’archiviste et
moi. Ils ont donc inventé des règlements, des directives, des politiques, des
lois, des associations et des normes afin que l’archiviste puisse me traiter
avec dignité, respect et amour. En fait,
je pense que l’amour est à la base de tout, si l’archiviste ne m’aimait pas, il
serait capable de me traiter avec agressivité et perdrait tout son humanisme et
comme je suis vulnérable, délicat et fragile j’ai donc besoin de lui, lui mon
ami l’archiviste.
Finalement, je suis le
document que l’on considère comme la mémoire de l’humanité. Et, grâce à moi,
tous les êtres humains peuvent plonger dans les océans de l’histoire depuis mon
arrivée sur terre jusqu’à nos jours et cela grâce à mon fidèle ami et
compagnon : l’archiviste. A.M
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