Quelques questions sur le monde arabe!

Quelques questions sur le monde arabo-musulman et les réponses:

Par: Adam Mira

1/. Les quatre grands ensembles géopolitiques du monde arabe et leur composition (États).

Ils sont :

1.      Grand Maghreb : Mauritanie, Maroc, Algérie, Tunisie et Libye ;

2.      Vallée du Nil : Égypte et Soudan ;

3.      Corne de l'Afrique : Djibouti, Somalie et Comores ;

4.      Croissant fertile : Palestine, Liban, Jordanie, Syrie et Irak ;

5.      Péninsule Arabique (pays du Golfe) : Arabie saoudite, Yémen, Oman, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn et Koweït.

2/. Quels sont les deux plus grands empires arabo-musulmans ? Identifiez-les en datant la période de leur règne.

-          L’empire Omeyyade : 661-750, la capitale est Damas, cet empire fondé par Mouaya Bib Abi Suffian à la suite de son litige avec Ali Bin Abi Taleb le dernier Calife de quatre(les califes bien guidés.) L’empire Abbasside : (750—1258), la capitale est Bagdad, À la suite de la chute de l’empire Omeyyade,  Abou Al Abbas Alsaffah est le premier calife de cet empire.

3/. Quelles sont les caractéristiques et les contributions respectives des deux empires ?

Les deux empires fondés sur une monarchie absolue agissant par l’intermédiaire d’une bureaucratie.

L’empire Omeyyade :

-          Système héréditaire, le fils prend le pouvoir après le père défunt.

-          La capitale de l’empire est devenue Damas;

-          Les forces musulmanes progressèrent dans tout le Maghreb;

-          Extension aussi à l’est vers l’Inde;

-          Un tel empire réclame un nouveau style d’administration;

-          Les villes de La Mecque et Médine perdirent leur influence.

-          Tolérance à l’égard des juifs et des chrétiens.

-          La construction de grands monuments et édifices : mosquées (Jérusalem, Damas, etc.)

-          Beaucoup de convertis qui ont un lien clientélisme aux tribus arabes, nommée Mawali qui jouent un rôle important entre conquérants et non-musulmans, même ils ont des postes dans la nouvelle administration et certains servent dans l’armée.

L’empire Abbaside :

-          Consolider l’extension omeyyade et maintenir leurs méthodes;

-          La production et la diffusion du savoir;

-          Les califes abbassides maintiennent le principe dynastique, ils sont les descendants du Mohamed, mais pas Chiites;

-          La capitale s’est déplacée à Bagdad;

-          Fondent l’autorité sur le principe sunnite de libre choix du calife par la communauté;

-          Les représentants des classes dirigeantes confirment leur accord et prêtent serment d’allégeance (al-bay’a). le peuple aussi doit obéir le calife inconditionnellement. 

-          Le calife se considère comme investi du pouvoir par Dieu, avec la charge de gouverner conformément aux prescriptions coranique;

-          Le centre de gravité de l’Empire se déplace sous leur règne, devenu plus asiatique que méditerranéen;

-          Développement correspondant à l’essor économique que connut un Empire qui faisait le lien entre l’Asie centrale et l’Extrême-Orient d’une part, l’Europe orientale et occidentale d’autre part;

-          Floraison intellectuelle et littéraire faisant de cette époque l’âge d’or de la civilisation arabo-islamique;

-          La structuration de l’islam en corpus de sciences et de pratiques religieuses fut essentiellement réalisée en Irak sous les Abbasside.

4/. Quelle est l’origine historique du conflit opposant les Musulmans Sunnites et Chiites ?

-          Chiites : fondent l’autorité sur l’hérédité du prophète, et considère que seuls les descendants d’Ali, gendre de prophète, ont la légitimité pour diriger el dar al-Islam.  

-          Sunnite : le détenteur du pouvoir califal doit être le plus digne des musulmans, et devrait, en principe, être investi par la communauté.

Apparue dès l'origine de l'islam, l'opposition entre les sunnites et les chiites est née d'une simple querelle de succession. À la mort du prophète Mahomet en 632, certains, qui seront appelés chiites (de l'arabe chiat Ali, du parti d'Ali), désignèrent comme successeur et chef légitime de la communauté musulmane Ali, cousin et gendre de Mahomet, parce qu'il était un membre de sa famille. Rejetant ce principe de la primauté des liens familiaux, d'autres musulmans, qui deviendront les sunnites, étaient plutôt d'avis que tout homme valeureux s'inscrivant dans la tradition du prophète (sunna en arabe) puisse lui succéder et assumer la fonction de calife, de commandant des croyants.

5/. Définir les concepts suivants :

• Majlis al-Shura: C'est le nom arabe officiel de l’Assemblée Consultative de l'Arabie Saoudite, Majlis al Shura est un terme couramment utilisé pour les assemblées élues ou cooptées avec des pouvoirs consultatifs ou législatifs dans les pays à majorité arabe ou à majorité islamique. En général, les personnes nommées dans cet instruments seront désignées par le roi qui choisit attentivement ces personnages qui repréesentent les tribus et d’autres castes dans la société.
• Le grand Jihad intérieur selon le Coran; Le Grand Djihâd celui le plus haut et le plus noble est bien le combat continu et permanent contre l'âme charnelle, contre l'ego et les passions pour se parer des caractères divins (Akhlâq Ar-rahmân). En effet les deux ennemis les plus redoutables de l'homme sont : son âme (et ses penchants terrestres) et Satan. La tâche la plus difficile pour chacun dans ce monde consiste en cet effort permanent sur soi, pour vaincre ces deux ennemis invisibles.
• Les accords Camp David; Les accords de Camp David furent signés le 17 septembre 1978, par le président égyptien Anouar el-Sadate et le Premier ministre israélien Menahem Begin, sous la médiation du président des États-Unis, Jimmy Carter. Ils consistent en deux accords-cadres qui furent signés à la Maison-Blanche après 13 jours de négociations secrètes à Camp David. Ils furent suivis de la signature du premier traité de paix entre Israël et un pays arabe : le traité de paix israélo-égyptien de 1979.
• Les accords Sykes-Picot; Les accords Sykes-Picot sont des accords secrets signés le 16 mai 19161, après négociations entre novembre 1915 et mars 19162, entre la France et le Royaume-Uni (avec l'aval de l'Empire russe et du royaume d'Italie), prévoyant le partage du Proche-Orient à la fin de la guerre en plusieurs zones d'influence au profit de ces puissances, ce qui revenait à dépecer l'Empire ottoman. Ces accords secrets n'ont été finalement révélés au grand public que le 23 novembre 1917 dans un article des Izvestia et de la Pravda et le 26 novembre 1917 puis repris dans un article du Manchester Guardian. (Sir Mark Sykes (16 mars 1879 – 16 février 1919), 6e baronnet, fut un aventurier et conseiller diplomatique britannique, particulièrement spécialisé dans ce qui touche au Moyen-Orient à l'époque de la Première Guerre mondiale.

François Georges-Picot, né le 21 décembre 1870 à Paris et décédé le 20 juin 1951 à Paris, est un diplomate français, fils de l'historien Georges Picot et grand-oncle de Olga Georges-Picot1.)

• Le Commandeur des croyants; est un titre représentant un chef de musulmans. Chez les sunnites, le titre de commandeur des croyants, est donné au "rachidun" c'est-à-dire aux premiers califes qui succèdent au prophète de l'islam Mahomet à partir de 632. Le deuxième successeur Omar bin alkatab qui a fondé ce titre : Le commandeur des croyants. De nos jours, selon la Constitution du Maroc, le roi Mohammed VI est aussi Commandeur des croyants. titre est aussi revendiqué depuis octobre 2014 par Abou Bakr al-Baghdadi, chef de l'État Islamique en Irak et en Syrie.
• Al Jahilia; c’est terme qui désigne la vie préislamique, Période préislamique marquée par l'existence d'un panthéon d'idoles à la Mecque. Mahomet avait donné pour surnom à l'un de ses adversaires Quoriches le nom dégradant de Abû Jahl (père de l'ignorance). Marqué par un ordre tribal belliqueux et intransigeant. Virilité, honneur, prestige et culte du nom furent exacerbés au point d’empêcher tout consensus durable. Conflits intertribaux incessants. Chaque tribu posséda un totem en tant que marque distinctive et bien propre. 
• Al Hijra du prophète; C’est le début du calendrier musulman Hégire, où le prophète Mohamed quitte LA Mecque afin de partir à Médine, nous sommes actuellement en 1439. 
• Le tribalisme dynastique; Organisation en tribu. C’est-à-dire, une tribu s’emparer de pouvoir, comme les familles au pays du Golfe, où chaque dynastie domine un pays depuis des décennies se basant sur sa tribu qui accorde en même temps certains privilèges aux autre tribus. 
• Le pacte national libanais: se base sur le partage du pouvoir: le président est chrétien maronite, le premier ministre est sunnite et le chef de parlement est musulman chiite.  
• La société hydraulique:

Nerf de la vie, le Nil est aussi le facteur déterminant de la société hydraulique

En effet, le contrôle des eaux du fleuve et des systèmes d’irrigation (barrages, réseaux, canaux, systèmes de drainage) par les autorités s’est traduit par un contrôle de l’ensemble du pays.

• Le tribalisme dynastique et ses trois variants : Trois tribalismes : Tribalisme dynastique absolu : Arabie Saoudite, EAU, Oman et Qatar. Tribalisme dynastique semi compétitif ou libéralisé : Bahreïn et Koweït et finalement le tribalisme républicain : le Yémen.

On peut ajouter que ces pays se basent sur légitimité : le renforcement mutuel de la culture pol. Bédouin et religieuse, bien que la vie du monde tribal en déclin, la culture pol. Bédouine demeure fondement de l’exercice du pouvoir étatique.

6/. Quelles sont les bases de la légitimité des États suivants : Liban, Algérie, Arabie saoudite, Maroc, Syrie et Irak ?

Les bases de la légitimité du

-          Liban : c’est le pacte signé sur lequel se base la création de l’État libanais moderne, le président doit être chrétien maronite. 

-          L’Algérie : ce pays nord-africain a fait la guerre pendant sept ans contre la colonie française, en 1962 l’Algérie est devenue indépendante, les moudjahidin, c’est les personnes qui ont lutté pendant cette guerre seront le gouverneur de ce pays, leur légitimité vient de cette guerre, et ils appuient aussi sur les fils de martyrs.

-          Arabie saoudite : la dynastie Al Saoud qui a fondé l’Arabie saoudite à l’aide  un pacte fait avec Mohamed bin Abdelouhab, un homme religieux qui interprète les écrits d’Ibn Hanbal,  se basant sur ce pacte, Al Saoud a fondé l’État moderne et la dynastie Al Saoud partage le pouvoir avec la lignée d’Abdelouhab, la légitimité vient de la tribu dynastie.

-          Maroc : selon la Constitution du Maroc, le roi Mohammed VI est Commandeur des croyants, il est la lignée de prophète Mohamed, sa légitimité se base sur cette relation avec le prophète et sa famille qui gouverne le Maroc depuis des siècles.       

7/. Décrivez le cheminement spirituel et révolutionnaire du prophète Mohamed qui culmina avec la bataille contre les Qoraichites et la conquête de la Mecque. (10 à 15 lignes).

Mohamed est né en 570 dans la ville de La Mecque (située dans l’actuelle Arabie Saoudite). Il était membre de la tribu des Quraychites. Orphelin, il fut élevé par son grand-père et son oncle.

Sa mission de Prophète de l’islam débuta en 610, lorsqu’il eut la révélation du Coran pour la première fois. Trois ans plus tard, Mahomet commença à prêcher. Il attira quelques disciples, mais ses discours sur le Dieu unique n’étaient guère appréciés à La Mecque où la plupart des gens vénéraient des idoles et de nombreux dieux païens.

Finalement, il se rendit dans la ville de Médine, qui devint le centre d’une importante civilisation islamique.

La tribu des Qorayshites, au sein de laquelle naquit Moḥamed, faisait partie des Arabes du Nord.

Au début du VIIe siècle, composée de plusieurs clans d'inégale puissance et représentée par une oligarchie marchande qui y détenait le pouvoir, elle dominait le centre commercial de la Mecque.

 Moḥamed devenu « messager de Dieu » se trouva en butte à l'incompréhension de ses compatriotes ; il les abandonna pour chercher refuge auprès de clans disparates opposés à la puissante tribu et entra en guerre avec la Mecque, qu'il obligea finalement à se rallier à l'islām.

Né vers 570 à la Mecque d’une famille appartenant à la tribu de Quraysh (commerçants)

Épousa Khadija, veuve négociante et géra les affaires pour elle.

À 40 ans: révélation (la Nuit du Destin: Laïlat al-Qudr))

Soumission à Allah: les musulmans (Islam)

Les relations avec les grandes familles de Quraysh se dégradaient parce que Mohamed attaquait leur mode vie

622 : Hégire à Médine ( Yathrib): début de l’ère islamique

Durant cette période : l’enseignement du prophète prit sa forme définitive

C’est à Médine que la pensée se structure: observances rituelles de la religion, morale sociale, règles assurant concorde, droit de propriété, mariage et héritage

Révélation fractionnée afin que l’homme puisse en méditer et en assimiler le contenu

Coran, parole de Dieu révélée dans la langue arabe à Mohamed par l’intermédiaire d’un ange, à divers moments et sous des formes appropriées aux besoins de la communauté

8/. La force et la fragilité des États arabes modernes:

Maroc, Algérie, Tunisie, Libye, Arabie saoudite, Soudan et Égypte.

Soudan : un pays considère le pays le plus fragile dans le monde arabe, il est faible à cause de :

-          Un pays très dépend de l’extérieur;

-          Un pays très pauvre, bien que les pays du Golfe ont proposé un projet que le Soudain soit leur terre fertile et reçoive leurs investissements afin d’implanter de système d’irrigation et agriculture, mais le projet est tombé dans l’eau.

-          Endettement colossal : 25 milliards de $

-          Guerre civile permanente;

-          Économie délabrée, abîmée;

-          État en ruine.

Le seul point fort que le Nil passe à long de ce pays afin d’arriver en Égypte, c’est-à-dire il peut embêter Caire, un point qui contient un point de déclencher une guerre entre les deux pays, surtout l’opinion publique est contre l’Égypte qui était un complice de britannique contre le Soudan.

L’Égypte : Pendant longtemps l’Égypte considère comme le centre du monde arabe, un pays qui sépare le Maghreb et le Mashrek, influence culturelle : cinéma, livres journaux, etc.

n  Tout au long de l’histoire, l’Egypte est demeurée une entité unie, gouvernée par un seul gouvernement central

n  Causes :

-Besoin d’une planification globale de l’irrigation des terres et de la production agricole

-Concentration de la population (98% habitent la vallée)

-Homogénéité ethnique, religieuse, (coptes:8% avec sens d’identité nationale et culturelle très développé)

·         Tout cela contribue à la stabilité du système, la facilité du contrôle politique et l’extrême bureaucratisation du pouvoir;

·         La chute de Moubarak pare le chemin de la construction du nouvel État égyptien

·         Contrairement `la Tunisie et à la Libye voisine, la chute de l’ancien régime a un poids géostratégique.

·         Historiquement

·         1.l’Etat s’appuie sur une hégémonie du champ économique

·         2.L’Etat est bâti sur une alliance bureaucratico militaire

·         3.L’Etat se fonde sur le centralisme politique

·         Un État pivot

·         -Politique: diplomatie,

·         leadership,stratégique

·         -Armée

·         -Population

·         -Géographie

·         -Relations avec Israël

·         Avec + 70 millions d’habitants, le plus peuplé;

·         Pays charnière séparant le Maghreb et le Machrek;

·         Le Caire se veut le centre du Monde arabe;

·         Influence culturelle forte: chansons, opérettes, films, journaux, livres diffusés dans toute l’aire arabe

·         Triple défi pour l’Etat égyptien

·         Géographique :la plus vaste oasis saharienne (1 000 km de long et 3 à 10 de large) défi de nourrir 70 millions sur

·          35 000 km2

·         Démographique

·         Géostratégique.

n  Maroc :

n  Traditions et identité sauvegardées;

n  Pas d’opposition irréductible entre arabophones et berbérophones;

n  Le royaume est le pays arabe (+Liban) qui se rapproche le plus des démocraties occidentales;

n  La monarchie qui plonge ses racines dans la tradition (Commandeur des croyants=Roi) sait que le pays ne peut être laïcisé ni même trop rapidement modernisé;

n  Le Maroc ne veut pas être l’Iran des Pahlavi;

n  Rôle de médiation: conflit israélo-palestinien;

n  Comité al-Qods;

n  Reçu le pape Jean Paul II;

n  En ouvrant le système politique le Roi abandonne l’image de souverain autocrate qui choque l’Occident;

n  Statut avancé de la femme (Moudawana);

n  Liberté d’expression;

n  Instance équité et justice (passé hassanien);

n  Multipartisme;

n  Élections libres et transparentes;

n  Alternance au pouvoir;

n  Algérie :

n  L’Algérie comme la Libye ont connu une forme extrême de colonisation et de dépendance :

n  Annexion pure et simple du territoire;

n  Abolition des institutions précoloniales;

n  Destruction du tissu social traditionnel;

n  L’Algérie comme la Libye ont adopté un régime politique socialiste;

n  L’Algérie a mis en œuvre une coûteuse stratégie d’industrialisation lourde (industrie industrialisant dont les blocages ont fait obstacle à la conversion d’une économie de rente en économie productive).

n  Tunisie :

n  Sous le régime du protectorat français, l’Etat tunisien renonçait à sa souveraineté sur les plans diplomatique, militaire et financier;

n  (Régime de co-souveraineté);

n  L’État indépendant (20 mars 1956) proclame la république imprégnée de modernisme et des idéaux de progrès social et économique;

n  Pionnier du “printemps arabe”;

n  Démantèlement d’une dictature (Ben Ali);

n  Construction d’un nouveau pacte social;

n  Élections libres.

n  Libye :

n  Grâce à son pétrole, fait figure d’Émirat maghrébin;

n  La Jamahiriyya (Etat des masses) libyenne se veut la voix de son leader, le colonel Kadhafi, héritière du nassérisme jusqu’à son renversement l’année dernière;

n  Les revenus du pétrole ont permis la construction rapide de structures étatiques dans cet espace désertique;

n  Ont aussi permis la conduite d’une politique étrangère active, très souvent contestée, peu appréciée de ses voisins;

n  Le passage de la dictature à l’État démocratique pourrait être difficile;

n  Une chute de régime politique avec le concours extérieur;

n  Une nouvelle ère pour les Libyens.