La relation entre trois
thèmes : rêve, oracle et prémonition, elle nous amène à étudier
l’intertextualité entre les trois textes : Œdipe
Roi, la Genèse et Gilgamesh pour bien comprendre chaque thème paru dans les
trois rédactions.
Par :
Adam Mira
Il
est nécessaire dès le début d’expliquer le thème intertextualité qui désigne la
relation établie par le lecteur entre un texte littéraire et un autre ou
d’autres textes qui l’ont précédé. L’intertextualité constitue un domaine très
vaste composé de formules anonymes, de citations, de références claires ou
implicites, mais aussi de clichés et de stéréotypes.
Trois textes de différentes époques
parlent d’un thème qui possède plusieurs significations selon l’époque et la
source, bien que l’homme qui reçoive ce message qui est énigmatique pour
certains, clair pour d’autres, il a dans tous les cas besoin de l’interpréter
ou de le suivre de gré sans gré.
Gilgamesh
est le premier texte écrit par l’homme se trouvant à Mésopotamie où la première
civilisation émergée il y a plus de sept mille ans. Un texte épique d’une
civilisation polythéiste. Le deuxième texte est Œdipe Roi, lui aussi est une
rédaction qui contient les mêmes caractères que le premier texte avec un peu de
différence, elle a été écrite en Grèce, en Europe, pas très loin de Mésopotamie
et quelques siècles après. Par contre, la troisième composition comprend des
caractères totalement distincts : un texte divin qui déclare l’émergence du
monothéisme. Par conséquent, les trois textes abordent le songe sous interprétation
dissemblable où l’homme le reçoit par une force surnaturelle.
Gilgamesh
et Enkidou sont les deux personnages principaux de l’épopée de Gilgamesh. Chacun
d’entre deux a fait un ou plusieurs rêvés, et chacun interprète le songe de son
ami sans beaucoup de difficultés. L’interprétation de songe n’a vraiment pas
besoin d’apprentissages particuliers ou une connaissance vaste. D’ailleurs, en
général, le rêve dans le texte de l’antiquité contient deux aspects : le
premier, qu’il vient d’une puissance surnaturelle, et le deuxième est afin
d’annoncer un rapport entre le moment présent et l’avenir. Cela dit que le
songe comprenant des allégories, il prédit ce qu’il va venir dans
l’avenir.
Le
premier rêve de l’épopée de Gilgamesh est la préparation de Gilgamesh avant sa
rencontre avec Enkidou qui sera son ami. Le songe contient certaines allégories
qui seront interprétées par une sage. Il faut aussi signaler que la présence de
rêve dans le texte en question est pour le roulement de l’intrigue. Chaque fois
où se trouve un rêve dans la rédaction est pour prévenir qu’il y aura une
nouvelle histoire.
Gilgamesh raconte son songe à sa mère, le
sage, afin de connaitre les allégories parues dans son rêve.
« En
ce même instant, Gilgamesh se lève et raconte ses rêves à sa mère
Ninsoun :
Ma mère cette nuit j’ai fait un
rêve.
Je marchais fier parmi les héros,
Le ciel brillait d’étoile,
Et une étoile, comme un héros du
ciel d’Aoun
Est tombée vers moi.
J’ai voulu la porter, elle était
trop lourde.
J’ai voulu la pousser, je n’ai pu
la bouger.
Auteur d’elle, les gens du pays
s’assemblaient
Et lui baissaient les pieds.
Je l’ai aimée et me suis penché sur
elle
Comme on se penche sur une femme`
Je l’ai soulevée et déposée à tes pieds
Et toi tu l’as rendue égale à
moi. »
Ninsoun, la mère, interprète le rêve de
son fils, et elle arrive facilement à l’expliquer sans aucune difficulté, car
elle est savante. Elle lui annonce qu’il va rencontrer une personne forte et
sera son ami intime et fidèle.
« L’Étoile du ciel, ta semblable
Celle
qui est tombée sur toi
.
.
.
Cela représente un compagnon fidèle
Et plein de force
Qui te viendra en aide.
.
.
Que tu l’aies aimé
Que tu te sois penché sur lui
..
Voilà la signification de ton
rêve. »
Gilgamesh
raconte un autre songe à sa mère, il a besoin de son interprétation à propos de
certains allégories ou symboles parus dans son rêve.
«
Ma mère j’ai fait un second rêve :
Sur la place d’Ourouk aux remparts,
j’ai vu une hache.
Autour d’elle les gens
s’assemblaient
je l’ai aimée et me suis penché sur
elle comme sur une femme,
puis je l’ai déposée à tes pieds
et tu l’as rendue égale à
moi. »
La mère, la savante, elle l’interprète et
décrit en détail la personne qui va venir à son aide et être son ami fidèle.
« La hache que tu as vue
est un homme.
Que tu l’aies aimée
que tu te sois penché sur elle
comme tu te penches sur une femme
et que je l’aie rendue égale à toi
cela signifie qu’un compagnon
fidèle
et plein de force
te vient en aide.
Il est le plus fort dans le pays
et d’une grande vigueur
sa vigueur est comme celle
d’Anou. »
Le
roulement de l’épopée de Gilgamesh montre que les deux rêves sont bien
réalisés, et ce texte contient plusieurs rêves pour des obligations narratives.
Par
contre, l’oracle dans Œdipe Roi prend un autre sens, où il peut se trompe.
Œdipe évite son sort en fuyant l’oracle, mais bien qu’il continue à fuir son
sort, il remplit sa mission et exécute son destin. Il est possible que l’homme
se trompe de prédire l’avenir, car chaque oracle comprend plusieurs
interprétations, par conséquent, il est difficile de prophétiser.
Jocaste s’adresse la parole à
Œdipe.
« Jocaste : va, absous-toi, toi-même du
crime dont tu parles, et écoute-moi. Tu verras que jamais créature humaine ne
posséda rien de l’art de prédire. Et je vais t’en donner la preuve en peu de
mots. Un oracle arriva jadis à Laïos, non d’Apollon lui-même, mais de ses serviteurs.
Le sort qu’il avait à attendre était de périr sous le bras d’un fils qui naîtrait
de lui et de moi. Or Laïos, dit la rumeur publique, ce sont des brigands
étrangers qui l’ont abattu, au croisement de deux chemins; et d’autre part,
l’enfant une fois né, trois jours ne s’étaient pas écoulés, que déjà Laïos, lui
liant les talons, l’avait fait jeter sur un mont désert. Là aussi Apollon ne
put faire ni que le fils tuât son père, ni que Laïos, comme il le redoutait,
pérît par la main de son fils. C’était bien pourtant le destin que des voix
prophétiques nous avaient signifié! De ces voix-là ne tiens donc aucun compte.
Les choses dont un dieu poursuit l’Achèvement, il saura bien révéler
lui-même. »
Œdipe
cherche sans arrête pour résoudre l’oracle qu’il fuit, mais il est finalement devant
son sort, le temps presse afin que le concerné sache la vérité. Sa mère, qui
est sa femme en même temps, elle le guide afin de connaitre davantage sur
l’oracle, et elle insiste sur un point que les oracles peuvent se tromper.
« Œdipe :
ô très chère femme, Jocaste que j’aime, pourquoi m’as-tu fait chercher dans le
palais?
Jocaste :
Écoute l’homme qui est là, et vois en l’écoutant ce que sont devenus ces
oracles augustes d’un dieu. »
Par contre, le rêve dans la Genèse est
totalement dissemblance, dans le monde de la Bible, nous avons Dieu qui envoie
le rêve à un prophète, chaque songe se réalisera à l’avenir, l’homme ne fait
que suivre la volonté de Iahvé.
Le Testament Abrahamique contient de nombreux
rêves dont la Genèse, cependant, les songes de Joseph est à priori le plus célèbre parmi toutes les histoires connues liées à
un rêve. Les rêves racontés par Joseph à ses frères et à son père sont clairs, d’ailleurs,
il est difficile de se tromper de l’interprétation. La naïveté de Joseph de
réciter à ses frangins ses rêves, qui montrent qu’il sera leur chef, provoque
leur haine et remplissent leurs cœurs de jalousie et de rancune, et tellement
ils étaient en colère contre lui, ils lui parlent avec agressivité, mais le
jeune naïf continue à parler avec eux sans se rendre compte le mal qui lui va
arriver. Cependant, il exécute la volonté de Dieu.
« Joseph
eut un songe et le raconta à ses frères, qui le haïrent encore plus. Il leur
dit : « Écoutez donc ce songe que j’ai eu! Voici que nous étions en
train de gerber des gerbes, au milieu des champs, et voici que ma gerbe se
leva, elle resta debout, et voici que vos gerbes se mirent autour se prosterne
devant ma gerbe. » Ses frères lui
dirent : « Est-ce que tu voudrais régner sur nous? Est-ce que tu
voudrais dominer sur nous? » Ile le haïrent encore plus, à cause de ses
songes et à cause de ses paroles.
La position des frères de Joseph est
claire, ils ne l’aiment point, et malgré leurs comportements assez agressifs,
Joseph continue à enflammer leurs jalousies et colères par sa naïveté. Alors,
il leur raconte son deuxième songe qui montre sans aucun doute sa supériorité où
Joseph sera leur leader. Les allégories de son rêve n’ont pas besoin beaucoup
d’intelligence afin de les résoudre : le soleil est son père, la lune est
sa mère et les onze étoiles sont ses frères et tous ses derniers se prosterneront
à Joseph.
« Il eut encore un autre songe et il le
raconta à ses frères. Il dit : « Voici que j’ai encore eu un songe!
Voici que le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant
moi! »
Il
le raconta à son père et à ses frères. Son père le réprimanda et lui
dit : « Qu’est-ce que ce songe que tu as eu? Est-ce que nous
viendrons, moi, ta mère, tes frères, pour nous prosterner à terre devant
toi? » Ses frères furent jaloux de lui, mais son père retint la
chose. »
Finalement,
le rêve dans la Bible ne se trompe jamais, c’est un message divin dont le
prophète reçoit, par conséquent, le Messager n’a qu’une seule chose à faire,
d’attendre le moment où le rêve se réalisera, en aune d’oracle qui se trompe
bizarrement, car l’art de prédire personne ne le sait à cent pour cent, par
contre, dans le texte de l’antiquité, la posture de rêve fait lien entre un
événement à un moment donné et l’avenir, et dieu seul le responsable pour ce
songe. Sur le plan narratif, il n’y a rien avoir avec l'imminence, au
contraire, le rêve dans le texte est pour que le lecteur comprenne le roulement
de rédaction.
A.M
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