vendredi 2 février 2018

Faut-il ré-ouvrir la constitution canadienne ?

Il est difficile de satisfaire tout le monde!

La réponse tranchante et négative du premier ministre du Canada Justin Trudeau à la demande du premier ministre du Québec Philippe Couillard de rouvrir la Constitution a suscité un débat rapidement étouffé par les médias.

Par: Adam Mira

M. Trudeau n’a même pas pris le temps de lire le document de 200 pages préparé par le Secrétariat des affaires intergouvernementales canadiennes (SAIC). Il est clair qu’il n’a pas la volonté de rouvrir la discussion sur la Constitution.
« Vous connaissez mes opinions sur la Constitution. On ne rouvre pas la Constitution. »
En effet, La décision rapide de M. Trudeau sur le sujet en question a immédiatement reçu des réponses de différents leaders politiques. Certains le blâment, comme le chef du Parti québécois Jean-François Lisée, qui a saisi l’occasion de démontrer le mépris de Trudeau envers le Québec et son premier ministre et de qualifier la réponse de gifle.
« Le premier ministre du Canada vous a dit non ce matin sans même vouloir vous lire ».   
D’autres provinces n’ont pas répondu et ont fait comme si de rien n’était. D’ailleurs, M. Couillard a illico voulu clore le sujet, il a même défendu M. Trudeau.
« Pour ce qui est de la réaction du premier ministre du Canada, il aura l'occasion, je crois, de reprendre lorsqu'il aura lu le document. »    
D’un autre point de vue, la question de rouvrir la Constitution pourrait sortir le Canada du statu quo, mais en parallèle cela risquerait aussi de faire exploser l’unité du pays et du fédéralisme. Car chaque province veut ajouter ou amender certains points en sa faveur. Le premier ministre de Saskatchewan, Brad Wall, est à la tête de ceux qui ont critiqué la Constitution. Il a clairement montré sa volonté d’obtenir des bénéfices pour sa province.
« En tête de liste, il y aurait la péréquation, un système qui prend 500 millions annuellement de la Saskatchewan même si notre économie est touchée par la crise du prix des ressources, tout en remettant 11 milliards au Québec chaque année. »
Il est raisonnable de marquer la volonté positive de M. Couillard d’intégrer la Belle province dans le Canada. Cependant, ce souhait pourrait être instrumentalisé par d’autres afin d’accéder à certains privilèges pour leurs provinces. Ce qui risque de se transformer en un bourbier qui fera exploser la fédération.
En somme, la situation actuelle n’est pas assez mûre ni pour rouvrir la Constitution, ni pour que le Québec fasse partie intégrante du Canada, ni pour que d’autres provinces obtiennent plus de privilèges et ni pour que les Autochtones obtiennent un statut distinct. Seul le temps permettra une plus grande maturité politique qui permettra de rouvrir la Constitution.

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