Depuis l’émergence de l’être humain sur
terre, les différents textes ont essayé d’accorder à l’homme un rôle, celui-ci
diffère selon l’origine de rédaction qui est laïque ou divine.
Par: Adam Mira
Les textes de l’antiquité accordent à
l’homme différentes postures, où il possède certaines marges de choix, par
contre l’homme dans la composition biblique reste un être qui suit les ordres
et la marge de choix reste minime.
Le
libre arbitre dans l’Odyssée et la Genèse est clair, le rôle donné à l’homme
dans ces deux textes détermine l’interprétation de la relation entre l’être
humain et le divin. Un rapport qui nous
guide à bien comprendre le but des rédactions.
Lorsque nous finissions un texte, la
première question qui se pose : que veut dire l’auteur ? La réponse reste vaste selon l’ambigüité ou
la clarté de rédaction. Par contre, si nous cherchons une réplique à une
question précise, telle que : le rapport entre le divin et l’homme et la
liberté de ce dernier concernant ses choix.
La Genèse nous dévoile dès le début que
l’homme ne possède pas une grande marge de manœuvre, il a un rôle secondaire,
il reçoit l’histoire et les ordres divins qu’il doive les suivre à la lettre. Au
préalable, Iahvé nous expose les étapes de la création de l’Univers, de l’homme,
de femme, etc., l’être humain n’a joué aucun rôle, il a été créé par Dieu à son
image, à l’image de l’Éternel, Celui-ci qui décide et donne des ordres sans
aucune intervention de l’homme, même le pouvoir accordé à l’homme par Iahvé, il
l’exécute selon la volonté de ce dernier.
Dieu a choisi l’homme pour avoir la
supériorité sur les bêtes, sur les poissons et sur les oiseaux. Cependant, il
ne possède point de pouvoir sur la nature qui sera, dès les nuits des temps, sa
préoccupation afin de la dominer.
« Au commencement Élohim créa les cieux et la
terre. La terre était déserte et vide. Il y avait des ténèbres au-dessus de
l’Abime et l’esprit d’Élohim planait au-dessus des eaux. »… ch.I.1,2.
Élohim
dit : « Faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance! Qu’ils
aient autorité sur les poissons de la mère et sur les oiseaux des cieux, sur
les bestiaux, sur toutes les bêtes sauvages et sur tous les reptiles qui
rampent sur la terre! » Élohim créa donc l’homme à son image, à
l’image d’Élohim e il créa. Il les créa mêle et femelle. » Ch.I.26,27.
Après la création du mâle et de femelle,
Iahvé leur bénit et leur donne l’ordre afin de remplir la terre avec leur
lignée. L’être humain suit le rôle dessiné par le Tout-Puissant, il exécute
l’ordre reçu sans discussion, d’ailleurs, il ne possède aucun pouvoir afin de
refuser et d’opposer à la volonté de Dieu. Bien que le pouvoir reçu par Dieu
sur les autres êtres n’ait pas été demandé, Iahvé donne et l’autre reçoit, par
conséquent, il exécute sans protestation.
« Élohim
les bénit et Élohim leur dit : « Fructifiez et multipliez-vous,
remplissez la terre et soumettez-là, ayez autorité sur les poissons de la mer
et sur les oiseaux des cieux, sur tout vivant qui remue sur la terre! » Ch.
I.28.
Iahvé crée le paradis qui sera la maison
de l’homme, cet endroit particulier contient différents plantes et êtres, mais
Dieu averti l’homme de ne pas manger d’un arbre, c’est le premier interdit
imposé à l’homme qui doit suivre l’ordre, cependant, si l’homme mange de cet arbre
interdit, il payera très cher. Et pour que l’homme ne soit pas seul, Iahvé crée
la femme et les animaux où l’homme leur donne leurs noms, un signe de
supériorité accordé à l’homme en particulier.
« De tout arbre du jardin tu pourras manger,
mais de l’arbre de la science du bien et du mal tu n’en mangeras pas, car du
jour où tu en mangerais, tu mourrais. » Ch.II.17
Alors
Iahvé Élohim forma du sol tout animal des champs et tout oiseau des cieux, il
les amena vers l’homme pour voir comment il les appellerait et pour que tout
animal vivant ait pour nom celui dont l’homme l’appellerait. L’homme appela
donc de leurs noms tous les bestiaux, les oiseaux des cieux, tous les animaux
des champs. » Ch.II.18,19,20.
Une question qui se pose : est-ce que
l’homme peut se rebeller contre la volonté de Dieu? La réponse est: oui, il le
peut, cependant, il payera son erreur. Iahvé va imposer son châtiment contre
l’homme et la punition reste imposée éternellement sur la lignée de l’homme.
Dans la bible, nous saisissons que Iahvé essaie de protéger l’homme de
lui-même, bien que Dieu sache dès le début que l’homme commettra des torts, d’autant
plus le jour où l’homme connait le mal et le bien, à ce moment, son sort va
changer à tout jamais.
…
« Le serpent dit à la femme : « Vous n’en mourrez pas, mais
Élohim sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux se dessilleront et vous
serez comme des dieux, sachant le bien et le mal. » CH.II.5
…
« Alors se dessillèrent leurs yeux, à tous deux, et ils surent qu’ils
étaient nus. Ils cousirent donc des feuilles de figuiers et de firent des
ceintures. » Ch. II.7
Iahvé
Élohim appela l’homme et lui dit : « Où es-tu? » Il
dit : « J’ai entendu ta voix dans le jardin et j’ai eu peur, parce
que je suis nu, et je me suis caché. » Il dit : « Qui t’a
révélé que tu étais nu? Est-ce que tu as mangé de l’arbre dont je t’avais
ordonné de ne pas manger. » Ch. II. 8-12.
L’homme a finalement bravé Dieu, il est
susceptible de distinguer le mal et le bien, avec cette connaissance, il commence
un nouveau chapitre dans le roulement de l’histoire. Il continue sa vie jusqu’à
l’arrivée du Déluge où Dieu décide de faire table rase afin d’effacer la
corruption sur terre dont l’homme est la cause. Mais, malgré la colère de Dieu,
Ce dernier sauve l’homme par son alliance avec Noé. Iahvé accorde à l’humanité.
Cependant, le rapport entre l’homme et Dieu reste même, cela dit que l’homme
reste le receveur des messages divins et il les exécute, son rôle dans
l’histoire reste secondaire, ce n’est pas lui le moteur de l’histoire, Dieu qui
opère tout et l’homme suit les ordres, Iahvé est le protagoniste de l’histoire
et l’homme depuis son exclusion d’Éden faisait des alliances avec Dieu et il
les exécutait.
Par contre, le rôle de l’homme paru dans l’Odyssée
est totalement différent de celui qui est présenté dans la Genèse. George
Lukacs dans son livre « La théorie
du roman » pense que Homère habit ses héros selon les besoins de
prosodie, ce protagoniste est fort qui passe sa vie en lutte pour atteindre son
but, un combat jusqu’à l’anéantissement contre tout ce qui se trouve sur son
chemin.
« Qu’il s’agisse, d’épopée ou de tragédie, la
prosodie n’est pas un constituant dernier, mais bien un profond symptôme, une
ligne de partage qui en manifeste l’essence de la façon la plus appropriée et
la plus vraie. Le vers de la tragédie est affilé et dur, il isole et crée des
distances. Il vêt le héros de toute la profondeur qu’implique pour eux une
solitude née de la forme, il ne laisse subsister entre eux d’autres relations
que celles de la lutte et d’anéantissement; à travers son lyrisme, le désespoir
ou l’ivresse peuvent faire entendre leur voix, l’abîme béant sur lequel flotte
cette essentialité peut s’ouvrir; jamais cependant ce vers ne permet, comme le
fait la prose… »
Dans les textes grecs, dont l’Odyssée,
l’auteur donne une place à l’humain qui réserve un lien avec les dieux à
travers un intermédiaire. Zeus, le grand dieu, se présente, dans le texte,
comme un père de famille qu’il intervient tout le temps dans le roulement de
l’histoire, un dieu aussi qui possède des sentiments comme l’humain, il couche
avec les mortels, il dit des mensonges, faits des ruses et les autres dieux
font la même chose aussi. Donc, l’humain fait encore partie de cette atmosphère
et très souvent mange avec les dieux. Cela dit que les dieux s’intéressent à
l’homme, bien au contraire dans la Genèse où Dieu s’intéresse à la lignée de
l’homme, en plus, il n’y a pas intermédiaire dans la Bible, l’homme rencontre
Dieu sans aucune méditation entre les deux, cependant, plus tard, les chrétiens
ont pris, peut-être, des Grecs l’idée de l’intermédiaire entre l’homme et le
divin!
Par
ailleurs, Ulysse, le héros de l’Odyssée, est un héros collectif et chaque Grec
veut l’être. Et le personnage principal de l’Odyssée incarne le rapport entre
le héros et son groupe qui devient en effet le fil de texte.
« Ulysse : malheureux que je suis! C’est
un piège nouveau que me tend l’un des dieux, quand il vient d’ordonner de
quitter ce radeau. »
Sur la même scène, on voit l’humain et les dieux, et Zeus donne assez
belle description à l’homme héros qui gagne partout sur les humains et fait des
sacrifices sans fin, l’homme se trouve à côté des dieux qui parlent de lui. La
posture de l’humain dans l’Odyssée en effet accorde à l’homme une place de
celui qui fait l’histoire ou au moins participe à la création de l’histoire par
apport à l’homme dans la Genèse qui a un rôle secondaire.
« Zeus, l’Assembleur des nues, lui fit cette
réponse :
Zeus :
Quel mot s’est échappé de l’enclos de tes dents, ma fille? Eh! Comment donc n’oublierais-je
jamais cet Ulysse divin qui, sur tous les mortels, l’emporte et par l’esprit et
par les sacrifices qu’il fit toujours aux dieux, maîtres des champs du ciel?
Mais non! C’est Posidon, le maître de la terre… »
Malgré qu’Ulysse le héros collectif ait
sacrifié et gagné toutes les batailles, il se trouve finalement devant une
épreuve, il faut faire des sacrifices et dépenser l’argent aux dieux, c’est un
moment fatidique pour le héros, car malgré tout ce qu’il fait, il se prosterne
aux dieux, son orgueil lui fait beaucoup de mal, cependant il n’a pas d’autre
choix.
« Ulysse :
ô femme, ne crois pas être au bout des épreuves! Il me reste à mener jusqu’au
bout, quelque jour, un travail complique, malaisé, sans mesure : c’est le
devin Tirésias qui me le dit, le jour que, débarqué à la maison d’Hadès, je
consultai son ombre sur la voie du retour pour mes gens et pour moi…Mais
gagnons notre lit, ô femme! »
….
Ce jour-là, je devrai, plantant ma rame en terre, faire au roi Posidon le
parfait sacrifice d’un taureau, d’un bélier et d’un verrat de taille à couvrir
une truie; puis, rentrant au logis, si j’offre à tous les dieux, maîtres des
champs du ciel, la complète série des saintes hécatombes, la plus douce des
morts me viendra de la mer; je ne succomberai qu’à l’heureuse vieillesse, ayant
autour de moi des peuples fortunés, voilà ce que le sort, m’a-t-il dit, me
réserve! »
Finalement, Ulysse doit se rendre chez les
dieux afin de présenter ses sacrifices, l’homme qui a passé des années dans la
mer, fait des guerres et gagné toutes les batailles, il faut admettre sa place
comme il est au-dessous des dieux, mais il opère sa part dans l’histoire, il
crée l’histoire à côté des dieux, sa place est bien réservée afin d’écrire son
nom avec les divins, bien que l’homme dans la Genèse ne possède qu’un seul
rôle : d’être la personne qui reçoit l’histoire sans l’écrire, le
protagoniste, le héros de l’histoire biblique est sans doute : Dieu, un
seul sans aucun associé. A.M
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