jeudi 17 septembre 2015

De la part d’un immigrant clandestin!

Adam Mira
Les réseaux sociaux ont publié une lettre d’un immigrant syrien qui a péri au fond de la mer méditerranéenne pendant son voyage sur un bateau de fortune. 
Ce message raconte l’histoire de milliers de syriens, palestiniens, africains et bien d’autres de nationalités différentes qui ont perdus leur vie en tentant leur chance de traverser la mer. Leur but est d’arriver de l’autre côté de la Méditerranée où se trouve, selon eux, le paradis. Un Éden imaginaire dans lequel ils pourraient s’établir et commencer une nouvelle vie en laissant derrière eux tant de souffrance. Malheureusement leur rêve coûte très cher, car la plupart des rêveurs voyagent en traversant la mer clandestinement et  n’arrivent pas souvent à leur destination. Ils échouent de réaliser leur rêve sur l’éden terrestre à cause de la cupidité des hommes. Cependant, ils atteignent plutôt l’au-delà où selon les religions leurs souffrances prendraient fin  et ils seraient récompensés dans l’éden céleste.
Au dernier temps, après le naufrage d’un bateau au cours duquel ont péri plus de 700 personnes au large des côtes libyennes. Le 13 avril, l’Union européenne s’empresse de tenir un sommet extraordinaire à Bruxelles en vue d’affronter l’immigration illégale qui porte à ses portes chaque semaine des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants qui tentent leur chance de fuir leur enfer mais qui tombent dans la traversée de l’abîme et font face à la mort.  Malheureusement, lorsqu’une personne atteint ce stade de courage suicidaire,  elle ne peut plus reculer, c’est le combat, l’affrontement éternel entre la vie et la mort, le mal et le bien. Cependant, dans ce cas, c’est la mort qui gagne dans la plupart de temps.
L’Union européenne a pris des mesures rapides afin d’empêcher ces passeurs de profiter du désespoir de ces gens, de démanteler les réseaux de trafiquants, de traduire les responsables en justice et de saisir leurs biens. Néanmoins, pour arriver à mettre en pratique toutes ces mesures de nombreuses démarches sont à prévoir sur les plans: diplomatique, militaire et humanitaire. Toutefois, la voie politique prend toujours beaucoup de temps et de manœuvres difficiles à réaliser pas seulement à cause de l’in-volonté de certains politiciens corrompus dans les pays du tiers monde à fournir le moindre chose afin d’améliorer le sort de leurs populations qui en perte d’espoir s’embarquent dans des bateaux de fortune.
Loin de ce qu’on regarde et entend dans les médias, voici une lettre qui résume la situation que vivent les immigrants avant de prendre le large. Un message trouvé et qui s’adresse à une famille méconnue, dans lequel un voyageur clandestin s’excuse de ne pas avoir tenu ses promesses. Ce sont là quelques lignes qui résument toute la vérité sur la souffrance des immigrants illégaux  sans le maquillage des médias et sans des proses inutiles.
Peut-être que cette lettre n’est pas authentique, mais dans tous les cas, elle raconte la situation des immigrants qui fuient leur pays en vue d’aider leur famille.
« Ma mère(1),
Je suis désolé, car le bateau n’a pas atteint sa destination de l’autre côté de la méditerranée. Je suis désolé parce que je ne serai pas capable de  rembourser la somme d’argent que j’ai empruntée pour le voyage(2).
Chère maman,
 Je te supplie de ne pas pleurer s’ils ne trouvent mon cadavre. De toute façon, à quoi ça sert de le trouver sinon à te faire payer la charge de rapatrier mon corps, de faire des obsèques et payer bien d’autres frais.
Je te demande de m’excuser, car la guerre est venue sans préalables, sans nous demander l’autorisation. Il fallait que je parte et fasse comme tout le monde a fait, bien que mes rêves ne soient pas aussi grands comme les autres. Tu sais très bien, tout ce que dont je rêvais c’était  de pouvoir t’acheter tes médicaments et de te payer les soins dentaires.
Au fait, maintenant mes dents sont vertes à cause des algues, mais dans tous les cas, elles sont plus belles que celles du dictateur.
Je suis désolé ma mère chérie, car je t’ai construit une hutte d’illusion, une maisonnette de bois belle comme celle que nous avons vue dans les films, une cabane pauvre loin des bombardements, du sectarisme,  de l’affiliation ethnique et des rumeurs de nos voisins.  
Mon frère,
Pardonne-moi de ne pas avoir tenu ma promesse de t’envoyer chaque mois cinquante euros pour que tu puisses extérioriser tant de tensions avant la fin de tes études à l’université.
Ma sœur,
Je suis désolé, car je ne pourrais pas t’envoyer le téléphone intelligent dernier cri comme celui de tes amies riches. 
Ma maison,
Je suis désolé aussi, parce que je ne pourrais plus mettre mon manteau derrière la porte une nouvelle fois.
Je demande pardon aux plongeurs qui nous cherchent dans le fond d’une mer, dont je ne connais pas le nom.
Je demande pardon aux Administrations pour réfugiés et je leur dit, soyez contentes, car je ne serai pas un nouveau fardeau pour vous.
Je remercie la mer de m’accueillir sans me demander ni visa ni passeport.
Je remercie aussi les poissons qui vont partager ma chair sans me demander ni ma religion ni mes convictions politiques.
Je remercie également tous les médias qui vont parler de notre mort pendant cinq minutes chaque heure pendant deux jours.
Je vous remercie, parce que vous allez être triste lorsque vous écouterez les nouvelles de notre décès.
Je suis désolé, car je vais me noyer. »
Je ne sais pas si les excuses et l’histoire de ce naufragé sont arrivées à destination, ou bien  elles se sont noyées au fond de l’abîme comme l’émetteur!    A.M
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