Par: Adam Mira
La scène politique égyptienne se dégrade jour après jour depuis le coup d’État du trois juillet 2013 mené par le général Abdelfattah el-Sissi contre le président qui n’a jamais élu démocratiquement Mohamed Morsi.
Après avoir démissionné de son poste comme ministre de la Défense, el-Sissi présente sa candidature pour les élections présidentielles et les égyptiens l’élisent à 93 pourcents des voix de vote ce que personne n’a obtenu dans l’histoire de l’Égypte moderne, et il devient président le 30 juin 2014.
Pour certains égyptiens, el-Sissi est considéré comme un héros qui a éliminé une fois pour toutes les islamistes du pouvoir, mais pour d’autres il est considéré comme un nouveau dictateur.
Loin de ces commentaires, il parait évident que l’Égypte court rapidement vers le vide en répétant la tragédie algérienne qui a fait plus de deux cents mille morts pendant une guerre absoudre qui a duré une décennie les années quatre-vingt-dix.
Depuis le mois de juillet 2013, lors de la destitution du président élu Mohamed Morsi et son incarcération dans une place inconnue, la situation égyptienne se dégrade jour après jour. Des attentats sont commis au centre-ville du Caire. Une vraie guerre clandestine est menée entre l’armée égyptienne et les terroristes pro-Al-Qaïda dans le désert du Sinaï. Des assassinats contre des policiers sont quotidiens, des décisions judiciaires sévères qui n’ont jamais été vus auparavant sont prononcées contre des islamistes pro-Morsi et finalement une guerre silencieuse est menée contre le Hamas le mouvement islamique palestinien à Gaza.
Toutes ces manœuvres se produisent devant les yeux du monde entier qui condamne sans arrêt les activités militaires et le début de la guerre civile en Égypte.
El-Sissi a décidé d’éliminer les Frères musulmans de la scène politique; non seulement en Égypte, mais aussi dans le monde entier. Surtout après avoir reçu l’appui de l’Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis qui ont proclamé, eux aussi, que le mouvement des Frères musulmans est terroriste.
Cependant, lorsque la voix durcie contre les islamistes, ces derniers deviennent plus fort et plus têtus, surtout maintenant que les islamistes égyptiens possèdent une longue expérience militaire depuis la guerre d’Afghanistan, puis celles de l’Algérie, la Tunisie, la Libye, l’Irak et la Syrie.
La guerre ouverte entre l’Armée égyptienne et les islamistes est le fruit d’une longue expérience des deux côtés et le résultat de cette guerre serait des milliers de victimes innocentes.
Les islamistes égyptiens ne lâcheront pas le pouvoir, ils savent qu’ils sont arrivés au pouvoir démocratiquement, ils ont subi un Coup d’État et ont compris que la seule solution pour accéder au pouvoir à nouveau sera de porter les armes. Beaucoup de sympathisants sont favorables à cette décision, surtout que les militaires se sont emparés du pouvoir en 1952 et depuis ils ne le partagent jamais avec quiconque.
Bien que tout le monde sache que la guerre a été déclenchée entre les deux clans depuis 2013, mais, en réalité, personne ne gagnera cette guerre, car les victimes sont des Égyptiens.
El-Sissi et son gouvernement continuent d’accentuer la pression contre le régime destitué de Mohamed Morsi. Ils viennent d’ailleurs de décréter la peine capitale contre Mohamed Morsi et le chef de la confrérie Mohamed Badii ainsi qu’à des centaines d’autres membres du mouvement par une seule sentence d’un juge égyptien.
Ces actes de répression systématiques à l’encontre des islamistes et leurs leaders ne laissent aucune issue vers un règlement pacifique, ils ouvrent plutôt la voie vers une guerre civile sans fin désastreuses pour le pays et toute la région.
En Algérie, la guerre civile a duré pratiquement sept ans (1993-1999), après une longue hostilité, des massacres, des villages détruits, des bombes un peu partout, des attentats, des assassinats etc., les frères ennemis ont fini par conclure une entente : le partage du pouvoir. Néanmoins, il n’y a eu aucun changement au niveau du pouvoir algérien, les mêmes visages sont restés au pouvoir. Et, tout le monde a réalisé que la guerre était en vain et sans but, la dispute du pouvoir restera pour toujours, car aucun mouvement n’est capable de destituer l’armée. Le résultat de la guerre civile algérienne est très lourd : plus de 200 mille morts, 20 mille disparus et 32 milliards de dollars de dette!
Cependant, on constate que la différence entre l’Algérie et l’Égypte est très grande :
L’Algérie est productrice de pétrole et de gaz et qu’elle a depuis remboursé toutes ses dettes. Par contre, l’Égypte est très pauvre et ses dettes étaient déjà de plus de 40 milliards de dollars avant de commencer sa guerre contre les islamistes, donc la situation économique va être catastrophique dans les années qui vont suivre.
L’Algérie n’a pas de frontière avec Israël et il n’y a aucune entente entre les deux pays. Au contraire de l’Égypte qui doit bien protéger ses frontières avec Israël et s’assurer que les islamistes ne mènent pas une guerre contre l’État hébreu.
L’Algérie au cours des années 2000 a réussi tant bien que mal à isoler les terroristes de son territoire. Cependant, ces derniers ont essayé de revenir sur la scène après leur infiltration et prise d’otages dans la base pétrolière d’In Amenas au sud de l’Algérie en 2013. Mais, depuis elle a mieux renforcé ses frontières qui malgré tout sont difficilement contrôlables, car le danger peut venir par les frontières de la Libye, du Mali et même du Niger récemment.
L’Égypte a une longue frontière avec la Libye et les islamistes viennent rapidement par cette dernière pour participer à la guerre contre l’Armée égyptienne et il semble que l’Égypte perd sa guerre jour après jour.
El-Sissi a choisi de faire la guerre et donne à l’armée égyptienne la chance de tenir le pouvoir sans partage. Il a sans doute plongé son pays dans une guerre sans fin pour un seul dessein de laisser la junte au pouvoir.
Par ailleurs, le régime d’el-Sissi a ouvert une hostilité féroce contre les Palestiniens de Gaza en justifiant que le Hamas, une branche palestinienne de la confrérie islamique, amène une guerre contre l’Égypte et qu’il a participé à la destitution du régime de Moubarak. Une question se pose : si le Hamas possède toute cette force pour renverser le régime militaire égyptien, alors pour quelle raison n’arriverait-il pas à gagner une seule guerre contre Israël?
En réalité, chaque régime arabe, dont le régime égyptien, cherche toujours un ennemi faible en vue de détourner les yeux de son peuple loin du vrai problème ! Comme Don Quichotte qui a fait la guerre contre les moulins imaginaires !
Le printemps arabe n’est pas fini et bien qu’il ait laissé ses traces qui seront difficiles à effacer facilement : des dictatures sont parties, d’autres luttent afin de conserver leurs places, d’autres sont venus et ont prétendu rester.
Les pays Arabes ont besoin de décennies avant d’établir un régime démocratique sans corruption et sans armée au pouvoir. Ils devront afin arriver un jour à plus de dialogues et à accepter les autres avec leurs différences et leurs convictions.
Dans le monde Arabe, personne n’accepte de discuter ou de laisser une chance à son adversaire d’exprimer son opinion. Chaque personne possédant un pouvoir ne laisse aucune chance à quiconque de partager sa domination sur les autres, c’est une mentalité compliquée issue de siècles d’obscurantisme.
Le monde arabe est plongé dans une situation désastreuse sans fin. Le tunnel obscur parait très long, surtout que certains politiciens sans scrupule profitent de ces conditions afin de continuer leur corruption et amasser des fortunes.
Bien que les pays arabes soient plongés dans une guerre sans issue, la junte arrivée au pouvoir par des Coups d’État n’est toujours pas prête à laisser son siège à une véritable démocratie, en conséquence, la guerre continue dont les conséquences sont inimaginable! M.A
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